Colloque international : "Les représentations paysagères dans les littératures du monde arabe et du Proche-Orient", les 30 novembre et 1er décembre - Reporté en 2021
Colloque international organisé conjointement par le Centre de Recherches Moyen-Orient Méditerranée (CERMOM - Inalco) et le Centre des Etudes Arabes et Orientales (CEAO - Université Sorbonne Nouvelle Paris III).

29 octobre 2020 : En raison des nouvelles mesures sanitaires, ce colloque est reporté au printemps 2021.
Colloque international organisé conjointement par le Centre de Recherches Moyen-Orient Méditerranée (CERMOM - Inalco) et le Centre des Etudes Arabes et Orientales (CEAO - Université Sorbonne Nouvelle Paris III)
Du lundi 30 novembre au mardi 1er décembre 2020 - Auditorium
Inalco - PLC, 65, rue des Grands Moulins - 75013 Paris
Ces représentations sont le résultat d’une relation profonde entre deux strates, celle de la poésie préislamique (phénomènes atmosphériques, observation des astres, et, plus généralement, du ciel) et celle de l’imaginaire religieux du Coran, à travers un renvoi permanent aux traits du paysage idéalisé du Paradis musulman. Mais très souvent, une troisième strate, réelle et ancrée dans la géographie locale (andalouse, yéménite etc.) se combine et s’entremêle avec les autres. Ces recherches montrent en outre que des images et certains thèmes descriptifs se sont figés au fil des siècles, ce qui explique la pérennité de certaines représentations paysagères dans des zones géographiques éloignées du monde arabo-musulman et du Proche-Orient.
Aujourd’hui de nombreux questionnements s’offrent aux chercheurs en littérature dans le domaine du paysage, par exemple l’interaction entre paysage réel et/ou idéalisé, la place accordée à la subjectivité et aux sentiments dans la relation homme-paysage ou encore la portée symbolique accordée à la nature dans ces représentations paysagères. Par ailleurs, si quelques études ont été menées en littérature classique ou postclassique, il serait intéressant de voir comment ces thématiques ont évolué et ont été exploitées dans la littérature arabe moderne et contemporaine.
Dans cette perspective, il serait également souhaitable de considérer la place accordée aux représentations paysagères dans les littératures des aires voisines du monde arabe (civilisation hébraïque, persane et turque) qui pourraient de ce fait enrichir ce type d’analyse étant donné la proximité linguistique, culturelle et historique.
Ce colloque a donc pour ambition de rassembler des chercheurs en littérature arabe mais également en littérature hébraïque, persane et turque d’époque médiévale et moderne autour des thématiques suivantes :
Organisateurs :
Gianluca Saitta (Paris 3-CERMOM), Brigitte Foulon (Paris 3-CEAO), Luc Deheuvels (Inalco-CERMOM)
Contacts :
gianluca.saitta@gmail.com
bfoulon14@gmail.com
luc.deheuvels@inalco.fr
Colloque international organisé conjointement par le Centre de Recherches Moyen-Orient Méditerranée (CERMOM - Inalco) et le Centre des Etudes Arabes et Orientales (CEAO - Université Sorbonne Nouvelle Paris III)
Du lundi 30 novembre au mardi 1er décembre 2020 - Auditorium
Inalco - PLC, 65, rue des Grands Moulins - 75013 Paris
Les représentations paysagères dans les littératures du monde arabe et du Proche-Orient
Nous assistons aujourd’hui à une forte évolution dans la recherche sur les représentations paysagères dans les littératures du Proche-Orient et de la Méditerranée. À la moitié des années 90, Augustin Berque énonçait que pour qu’une civilisation soit dite paysagère il est nécessaire qu’elle regroupe quatre critères : des représentations linguistiques, c’est-à-dire un ou des mots pour dire « paysage » ; des représentations littéraires, orales ou écrites, chantant ou décrivant les beautés du paysage ; des représentations picturales, ayant pour thème le paysage ; des représentations jardinières, traduisant une appréciation proprement esthétique de la nature1. En fonction de cette définition, le philosophe Alain Roger classait la civilisation arabo-musulmane parmi les civilisations « proto-paysagères »2, c’est-à-dire réunissant seulement certains de ces critères par opposition aux civilisations « paysagères » à part entière (les seules à réunir ces quatre critères comme la Chine ou l’Europe après la Renaissance) ou encore à celles « non-paysagères ». Cette définition est en train d’être réévaluée pour le domaine arabo-musulman dont l’étude des représentations paysagères surtout en littérature est restée bien trop négligée jusqu’à présent. Des études récentes se sont largement consacrées à l’analyse de descriptions paysagères complexes et développées, surtout en littérature classique, présentant une nature pluri-sensorielle où plusieurs axes descriptifs sont réunis. Dans cette littérature les éléments constitutifs du paysage se retrouvent ordonnés dans une organisation cohérente qui tient compte de l’axe vertical (végétations arbustives, branches, eaux du ciel etc.) et l’axe horizontal (floraison, parure de la surface terrestre, sources d’eaux etc.), mais aussi de différents sens sollicités : la vue, l’odorat et l’ouïe.Ces représentations sont le résultat d’une relation profonde entre deux strates, celle de la poésie préislamique (phénomènes atmosphériques, observation des astres, et, plus généralement, du ciel) et celle de l’imaginaire religieux du Coran, à travers un renvoi permanent aux traits du paysage idéalisé du Paradis musulman. Mais très souvent, une troisième strate, réelle et ancrée dans la géographie locale (andalouse, yéménite etc.) se combine et s’entremêle avec les autres. Ces recherches montrent en outre que des images et certains thèmes descriptifs se sont figés au fil des siècles, ce qui explique la pérennité de certaines représentations paysagères dans des zones géographiques éloignées du monde arabo-musulman et du Proche-Orient.
Aujourd’hui de nombreux questionnements s’offrent aux chercheurs en littérature dans le domaine du paysage, par exemple l’interaction entre paysage réel et/ou idéalisé, la place accordée à la subjectivité et aux sentiments dans la relation homme-paysage ou encore la portée symbolique accordée à la nature dans ces représentations paysagères. Par ailleurs, si quelques études ont été menées en littérature classique ou postclassique, il serait intéressant de voir comment ces thématiques ont évolué et ont été exploitées dans la littérature arabe moderne et contemporaine.
Dans cette perspective, il serait également souhaitable de considérer la place accordée aux représentations paysagères dans les littératures des aires voisines du monde arabe (civilisation hébraïque, persane et turque) qui pourraient de ce fait enrichir ce type d’analyse étant donné la proximité linguistique, culturelle et historique.
Ce colloque a donc pour ambition de rassembler des chercheurs en littérature arabe mais également en littérature hébraïque, persane et turque d’époque médiévale et moderne autour des thématiques suivantes :
- Paysage réel et/ou idéalisé : Les textes littéraires (poésie et prose) offrent des représentations paysagères qui renvoient souvent au milieu géographique réel dont elles émanent. Ils présentent également dans de nombreux cas une nature idéalisée et idyllique en déclinant des thèmes présents dans une littérature antérieure et/ou dans l’imaginaire, en particulier religieux (représentations paradisiaques). Les communications essaieront d’analyser cette double facette, entre réalisme et idéalisme dans les représentations paysagères, en montrant la permanence de certains thèmes et images.
- Les aspects liés à la subjectivité dans la description du paysage : Un autre aspect concerne l’univers des sentiments et de la subjectivité dans les représentations paysagères. En effet, le paysage peut exercer des effets sur le spectateur qui contemple la nature et susciter des sentiments divers (admiration, stupeur, émerveillement, peur etc.). De ce fait le paysage n’est plus quelconque, il devient un espace « singulier » filtré par le sentiment du spectateur. Cet axe prend en compte le domaine de la subjectivité et de l’appréciation esthétique dans les représentations paysagères.
- Symbolisme de la nature et intertextualité large : La nature et certaines espèces naturelles ont été toujours porteuses dans les cultures du Proche-Orient et de la Méditerranée d’une signification symbolique, cela est évident dans la littérature mais aussi dans l’iconographie ancienne (arbre de vie, palmier, vigne etc.). Leur présence dans la littérature paysagère n’est pas uniquement descriptive et elle acquiert une fonction symbolique porteuse souvent d’un sens appelant un deuxième niveau de lecture. Par ailleurs, certains textes ont parfois recours aux espèces naturelles pour aborder de manière allégorique ou cachée des questions d’ordre géopolitique, culturel, religieux ou idéologique. Cet axe vise à traiter de la dimension symbolique des espèces naturelles dans les littératures anciennes et modernes considérées dans une intertextualité large.
Organisateurs :
Gianluca Saitta (Paris 3-CERMOM), Brigitte Foulon (Paris 3-CEAO), Luc Deheuvels (Inalco-CERMOM)
Contacts :
gianluca.saitta@gmail.com
bfoulon14@gmail.com
luc.deheuvels@inalco.fr
Mots-clés :
Région(s) du monde
Proche Orient, Moyen Orient et Maghreb
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