Le DIU Hospitalité, Médiation, Migration (H2M) : reconnaître les compétences des exilés, changer le regard sur les exilés

Intervenants du DIU H2M au cours de la séance "Les mots de l'exil en arabe soudanais"
Médiateurs du DIU H2M lors de la séance L’expérience du déplacement – et ses mots en arabe soudanais (11 mars 2020) © Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky

Depuis la crise migratoire de 2015, l'Inalco s'est engagé à accueillir dignement étudiants et enseignants réfugiés avec l'appui de sa communauté d’enseignants-chercheurs. Ces derniers, tous spécialistes des principales disciplines des sciences humaines et sociales et des aires culturelles représentées au sein de l'établissement ont impulsé plusieurs initiatives dans le domaine de la recherche (Cycle Migrations (2015-2016); le programme ANR Liminal (2017-2020), etc). Dans le domaine de la formation, deux programmes novateurs de formation des migrants, soutenus par la Fondation Inalco-Langues O', ont été développés : Inalc’ER devenu DU Passerelle en septembre 2020 et depuis 2019, le Diplôme Inter-Universitaire Hospitalité, Médiations, Migrations (DIU H2M). L'Institut est aussi un établissement partenaire du programme national PAUSE (Programme national d'Accueil en Urgence des Scientifiques en Exil) créé en 2017.

Nous vous proposons un focus sur le DIU H2M, accompagné d'un entretien avec Abdul-Azam Azizi, médiateur-interprète en persan et pashto, diplômé de la 1ère promotion de ce programme (2019-2020).
 

Focus sur le DIU « Hospitalité, Médiation, Migration » lancé en 2019

Entretien avec Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky* (Inalco) et Saskia Cousin* (Université de Paris), co-fondatrices du DIU H2M


Quelle est l’origine de ce programme de formation ? Quelle réflexion a été menée pour créer ce programme novateur ?

Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky : Ce programme est le fruit de la convergence d'idées et de forces, dans un contexte bien particulier. Depuis ladite crise migratoire de 2014-2015, l'Inalco a un rôle exceptionnel à jouer dans l'accueil et la formation des étudiants exilés, autour des langues et de la culture : nous avons le pouvoir de faire du multilinguisme et des capacités de médiation de nos étudiants une ressource. Or l'Inalco n'avait pas encore d'axe de formation autour de ce qu'on appelle l’interprétariat communautaire ou l’interprétariat-médiation en institution publique. 
Amir Moghani, responsable de la section persan et directeur du Master Traduction et Interprétation, a joué un rôle essentiel pour nous aider à préciser ce champ et pour élaborer ce nouveau projet pédagogique à l'Inalco autour de la médiation. 

Fort de l'expérience du programme Inalc'ER (Etudiants réfugiés) développé depuis 2017 qui permet aux  exilés de se mettre à niveau en français universitaire pour reprendre leurs études (programme qui se poursuit aujourd’hui sous la forme d’un DU Passerelle), nous pouvions réfléchir à un nouveau programme autour de la médiation professionnelle. Par ailleurs, dans l’ANR LIMINAL (2017-2021) que je coordonne nous nous étions engagés à produire des rendus pédagogiques avec un fort impact social. Nous avions donc les moyens humains et financiers.

En décembre 2018, Saskia Cousin, alors directrice du Master d’anthropologie à l'Université Paris Descartes (Université de Paris aujourd’hui) et avec laquelle je travaillais, a également présenté un projet de formation autour des outils de l’hospitalité. Le programme européen de recherche impliquée Migrantour animé par Saskia Cousin qui permettait de poser une première pierre pédagogique innovante. 

Le DIU H2M a débuté ainsi. En joignant nos forces : anthropologie de l’hospitalité et expérience de terrain de l’Université de Paris d’un côté ; approche des langues, de la médiation et de l’interculturel à l’Inalco de l’autre. Autour d’un projet citoyen et professionnel, dans un dispositif d'accueil des exilés où la norme est l'intégration par le français, nous voulions nous donner les moyens, à l'inverse, de faire de ces étudiants multilingues des acteurs précieux pour les institutions publiques et le monde associatif qui sont aujourd’hui à la recherche d'interprètes-médiateurs
 
Focus sur le terme « Hospitalité », que recouvre cette notion dans le contexte migratoire actuel ?

Saskia Cousin : Hostilité et hospitalité partagent une étymologie commune. L’hospitalité désigne la relation qui permet de transformer un étranger potentiellement hostile, en ami, en « hôte ». Chaque société, à chaque moment de son histoire, s’invente des codes et des rituels pour régler cette question qui fonde les relations humaines. En effet, sans hospitalité, il n’y a pas d’échange, et pas de paix - c’est d’ailleurs ce que note Kant dans son célèbre traité. Or, alors que ce continent est loin d'accueillir la majorité des exilés, l’Europe connaît aujourd’hui une profonde « crise de l’hospitalité », c’est-à-dire, en réalité, une profonde crise de notre modèle de société. En effet, cette crise est celle de l’hospitalité publique, institutionnelle, mise en place par les ordres religieux puis par les Etats occidentaux, et qui avait progressivement supplanté l’hospitalité domestique. En Europe, l’Etat a en partie abandonné ce rôle de prise en charge des plus vulnérables. En revanche, de nombreux citoyens et collectifs s’organisent et doivent réinventer l’accueil. Or, qu’elle soit publique ou privée, la réussite de la relation d’hospitalité implique un minimum d’intercompréhension linguistique et culturelle. Le DIU a vocation à former nos étudiants sur les principes et les pratiques de l’hospitalité dans différentes sociétés, notamment occidentales, afin qu’ils puissent agir comme médiateurs et travailler à écrire une nouvelle histoire de l’hospitalité.  

La spécificité du programme DIU H2M est de professionnaliser les compétences linguistiques et culturelles des migrants (réfugiés, exilés, demandeurs d’asile). Quel est le profil de ces médiateurs, traducteurs et interprètes ? Dans quelles langues interviennent-ils ?

Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky : Le DIU H2M est un programme d’accueil inconditionnel, autrement dit il accueille tout étudiant, quel que soit son statut, qui est motivé pour devenir médiateur professionnel. Les prérequis supposent la maîtrise d’une langue dite « de la migration » (parmi les langues enseignées à l’Inalco) et un bon niveau de  français (B2 acquis). Les profils des étudiants sont d’une incroyable richesse car la plupart sont multilingues (parler plus de trois langues) et plurilingues (utiliser des langues distinctes selon les interlocuteurs). Lan dernier les 20 étudiants inscrits maîtrisaient 46 langues. Par ailleurs, les étudiants exilés ont tous une expérience personnelle de la migration et souvent de médiation. Par exemple, dans les parcours de nos étudiants de l’an dernier, nous avions accueilli un étudiant érythréen locuteur de tigrinya, de tigré et d’arabe soudanais, mais aussi d’anglais et de français et qui, à la suite de son expérience de médiateur tout au long de son parcours migratoire, avait travaillé pour le Secours Catholique de Calais. Si la grande majorité des inscrits sont des étudiants exilés, le DIU H2M est ouvert à tous, notamment les personnels associatifs. La sélection se fait avant tout sur la motivation et l’adéquation au profil de “médiateur”.  

Quels enseignements sont dispensés ?

Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky : Le cursus comporte globalement deux grands volets de cours dispensés sur une année. Un premier ensemble permet de réfléchir aux modalités de l’hospitalité et de l’accueil des exilés en France : cours sur l’anthropologie de l’hospitalité, des migrations, sur le discours médiatique autour des étrangers, éléments autour du droit des étudiants, des institutions sociales et administratives. Ces cours visent à questionner les nouvelles formes d’hospitalité́, et à prendre une distance critique face aux dispositifs mis en place. Un second ensemble forme à la pratique de la médiation ; cours sur le positionnement de l’interprète médiateur, sur la gestion de situation complexe, sur la restitution en institution publique. Enfin au second semestre, les étudiants réalisent un stage, le plus souvent en association. Les cours sont dispensés par les enseignants de l’université de Paris et de l’Inalco en anthropologie ou en socio linguistique, mais également par des intervenants extérieurs spécialistes du droit, de l’accueil ou de l’interprétariat.

Saskia Cousin : Les cours du DIU permettent d'acquérir des connaissances théoriques, mais aussi de nourrir les échanges des expériences des étudiants. Ces derniers sont fréquemment invités à prendre la parole pour de courts exposés, ils travaillent en ateliers et le dialogue interculturel qui se noue à chaque cours est extrêmement fructueux. En tant qu’en enseignante, c’est une expérience d’une richesse incroyable.
 
À l’issue de la formation, comment se passe l’insertion professionnelle ? 

Marie-caroline Saglio-Yatzimirsky : Une grande partie des étudiants sont déjà en poste lorsqu’ils s’inscrivent au DIU. Nous avons d’ailleurs fait en sorte que les cours aient lieu sur des plages horaires compatibles avec un travail (soir et week-end). Il s’agit alors d’aider ces professionnels à intégrer la médiation dans leur quotidien, à faire évoluer leurs pratiques ou à débloquer des situations. Pour d’autres, l’objectif poursuivi est celui d’une professionnalisation, validation d’expérience ou de reconversion. Mais nous cherchons aussi à ouvrir des perspectives. Car aujourd’hui très peu de médiateurs en contexte migratoire se voient proposer des évolutions de carrière. A travers l’acquisition des compétences douces et transférables de la médiation et de l’interprétation, la mise en commun de réseaux et une dynamique d’entraide, le DIU développe l’employabilité des étudiants. Ainsi, l’an dernier un étudiant a mis un autre étudiant en contact avec son employeur aboutissant à une embauche dans le secteur de l’accompagnement des mineurs isolés, un étudiant a été embauché pour ouvrir un espace d’accompagnement psychologique des réfugiés à Lyon, un autre a décidé de s’inscrire en master professionnel pour faire évoluer son poste au sein d’une structure associative… Pour beaucoup, le DIU marque une étape dans la définition de leur projet professionnel. 
 
Saskia Cousin : L’enjeu est double: faire reconnaitre les compétences des exilés qui travaillent au sein des grandes ONG afin qu’ils puissent accéder à des postes de coordination ou de direction ; ouvrir le champ des possibles en facilitant leur insertion dans d’autres champs professionnel. En bref : fendiller le plafond de verre. Alors que l’année vient de se terminer, il est trop tôt pour évaluer l’évolution professionnelle permise par le DIU, mais c’est crucial et nous sommes très heureuses qu’Anne-Céline Leh, spécialiste de la question, ait accepté de nous accompagner dans cette mission.

La 1ère promotion du DIU H2M est une réussite, quelle a été la clé de ce succès ?

Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky : Il y a plusieurs manières de mesurer le succès. D’abord tout simplement le plaisir pour des étudiant et des enseignants de se retrouver et de réfléchir ensemble. De ce point de vue, les étudiants du DIU H2M ne se sont pas seulement retrouvés dans les cours, mais sur le terrain : par exemple, ballade Migrantour, pour de courts films de ballades, ou chez les associations partenaires (la Maison des réfugiés d’Emmaüs, le Secours Catholique de Calais, le Cèdre à Paris, etc.) et sur différents projets. Il y a ensuite, et nous venons de l’évoquer, ce cadre qui permet à chacun d’exprimer ses compétences et de les développer. Enfin, malgré les grèves puis le confinement, il y a un taux d’obtention des diplômes remarquable.   

Je mettrais ainsi ces succès sur le compte de trois dynamiques :
Premièrement la diversité des profils professionnels constitue un enrichissement exceptionnel : parmi les étudiants certains avaient un profil de d’accompagnateur social, d’autres de futurs interprètes-traducteurs très littéraires.
Par ailleurs, le DIU H2M permet une ouverture culturelle sans précédent : chaque étudiant a pu présenter et questionner les dynamiques d’hospitalité dans son propre pays. Les séances de réflexion sur les mots de l’exil en persan et dari, (Afghanistan), en arabe soudanais (Soudan) ou en Syrie par exemple sont des moments extrêmement forts. De ce point de vue, la promotion a manifesté solidarité, intérêt et entente. 
Enfin, un travail de positionnement et de posture est exigé de la part des médiateurs tout au long de cette formation et c’est un important travail sur soi-même. Les parcours d’exil sont souvent douloureux. Ce type de formation professionnelle exige une capacité à questionner son expérience et à trouver une juste distance. C’est compliqué, mais dans le cadre bienveillant du DIU H2M, c'est très enrichissant.

Saskia Cousin : Je dirais que la réussite de cette première promotion, qui a essuyé tous les plâtres, dont la pandémie, s’observe dans l’implication des étudiants dans les cours et les exercices, par les rencontres interculturelles permises, et le réseau d’entraide qui s’est tissé. Pour la suite, le nombre de candidatures reçues pour la deuxième promotion montre que ce DIU répond à une véritable attente. Les associations partenaires sont également enthousiastes.
 
Dans l’urgence de la crise sanitaire, ces médiateurs du DIU ont agi au premier plan à travers l’initiative « Covid-19 urgence langues et médiations » du programme de recherche ANR Liminal. Quelles types d’interventions ont-ils menés, pour qui ? Quelle a été la réalité de ce terrain ?

Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky : Le confinement a été une énorme gageure pour une telle formation qui ne supporte que de l’enseignement en présentiel, en interaction directe, et suppose un stage vers avril-mai.
Il a fallu se retourner très vite. Une des co-fondatrices et enseignantes du DIU H2M, Alexandra Galitzine-Loumpet, a eu une magnifique idée : créer une plateforme de traduction bénévole dans nos 46 langues pour traduire dans l’urgence. En raison de mes activités professionnelles, je pouvais diffuser l’annonce dans les hôpitaux de Paris. Pendant 2 mois et demi, les étudiants ont traduit en ligne, à l’écrit et à l’oral, plus de 250 flyers, guides d’accueil, préconisations, précautions pour les hôpitaux de l'APHP, les centres d’accueil pour exilés et les associations. L’information des exilés en pleine crise sanitaire était en effet vitale. Nous avons aussi traduit pour d’autres plateformes telles que traducmed. Les étudiants du DIU H2M ont fait preuve d’une mobilisation exceptionnelle. Nous avons, entre enseignants, juste assuré la coordination de la plateforme. Quand je vois l’intérêt d’une telle plateforme, je pense qu’il faut poursuivre et monter une association de médiateurs. Du reste, c’est dans les tuyaux. Il faut savoir que nous travaillons depuis sa création avec l’association WATIZAT et son excellent Guide pour les demandeuses et les demandeurs d’asile WATIZAT. Chaque année des étudiants du DIU H2M sont stagiaires médiateurs dans l’ANR LIMINAL et participent conjointement à l’élaboration d’un dictionnaire de la langue de la migration (en cours) en même temps qu’à la traduction du guide (en arabe, pashto, dari) de WATIZAT.  
 
Quels acteurs, organismes ou institutions soutiennent ce projet, de quelles façons ?

Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky : Le DIU agrège de nombreux acteurs. Une Fondation privée nous donne aujourd’hui les moyens de développer toutes les dimensions du programme H2M : enseignement, formation, professionnalisation, valorisation et diffusion. La Fondation Inalco qui nous soutient également bien sûr, et nos universités respectives qui ont compris l’importance d’une telle formation dans le paysage universitaire, mais aussi et surtout, dans la cité ! Parce que nous répondons à une vraie demande du secteur, ce sont les associations qui sont à ce stade les plus engagées. Je pense à Emmaüs Solidarité, au Secours Catholique, au Cèdre, à Action Emploi Réfugiés qui financent la formation de leurs salariés ou envoient des étudiants ; à WATIZAT, GISTI ou encore à l’Armée du Salut qui accueillent des stagiaires. Enfin, de nombreux dispositifs de formation professionnelle et Pôle Emploi financent également la formation. Nous travaillons aussi en lien étroit avec quelques acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) comme Bastina Voyages pour le programme Migrantour. Notre objectif est de nous ouvrir à encore plus de partenaires et de mobiliser notamment des entreprises engagées dans l’insertion professionnelle des personnes étrangères, dans la promotion de la diversité, dans la médiation culturelle etc...Nous souhaitons réunir tous les acteurs qui, comme nous, souhaitent changer notre relation à l’altérité.  
 
Quelle est/sera la portée d’une telle formation ?

Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky : C’est un diplôme « à impact » pour reprendre une expression à la mode. Ce programme peut changer le regard sur les exilés et leurs ressources professionnelles.
D’un point de vue individuel, le DIU professionnalise, atteste des compétences, renforce l’estime de soi des exilés et change le regard sur les exilés. 
Collectivement, socialement, politiquement, le DIU développe la médiation et l’interprétation, des champs occultés par les politiques de l’asile.
Bref, si l’Etat embauchait et envoyait plus de médiateurs et moins de policiers pour interagir sur les campements, la question de l’asile serait une aventure pacifique.

Saskia Cousin : La formation a une portée sur les étudiants dès leur candidature ! En effet, lorsque nous examinons leur CV, ils ont presque systématiquement omis de mentionner les langues non occidentales qu’ils parlent, alors même que c’est explicitement demandé. Il faut leur écrire, leur expliquer que ça compte, certains sont très étonnés ! Le jour de la rentrée et des présentations, nous insistons aussi sur cette question. C’est un moment extrêmement émouvant lorsqu’il réalisent qu’ils ont des compétences linguistiques qu’ils n’avaient jamais osé, voire même jamais pensé à mentionner, en particulier les exilés originaires d’Afrique dite francophone. Ce petit exemple pour résumer la manière dont nous envisageons le rôle du DIU : révéler aux étudiants exilés l’importance de leurs compétences, leur fournir les outils susceptibles de faciliter leur insertion professionnelle et changer le regard que la société d’accueil leur porte. 

Les intervenantes :

Saskia Cousin est anthropologue à l’Université de Paris, membre du Centre d’Etudes en Sciences Sociales sur les mondes Africains, Américains, Asiatiques, CESSMA (Inalco-Université de Paris-IRD) et de l’Institut Convergences Migrations. Elle enquête au Bénin, au Sénégal et en France sur les enjeux politiques, marchands et identitaires des patrimoines et de l’hospitalité, en considérant cette dernière comme le matrimoine des sociétés humaines. Elle a coordonné la formation des médiateurs-guides du programme européen Migrantour afin de permettre aux personnes exilées de s’approprier les récits et les patrimoines de la migration. Elle travaille actuellement à penser ensemble différentes économies de l’altérité (hospitalités marchandes, publiques ou solidaires, coopération patrimoniale, matrimoines délaissés, restitution des objets spoliés, tourisme).

Après plus de 10 ans dans le conseil en communication, accompagnement du changement et conseil aux dirigeants, Anne-Céline Leh exerce en tant qu’ethnologue auprès des organisations et entreprises. Elle est notamment l’autrice du livre blanc « Accueillir les réfugiés autrement. L’insertion professionnelle au cœur de l’intégration » pour le Lab’Ho Groupe Adecco.

Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky est professeur des Universités en anthropologie sociale de l’Asie du Sud à l’Inalco depuis 2009, chercheure au Centre d’Etudes en Sciences Sociales sur les mondes Africains, Américains, Asiatiques, CESSMA (Inalco-Université de Paris-IRD) et psychologue clinicienne auprès de demandeurs d’asile à l’hôpital Avicenne (93) depuis 2010. Elle a été vice-présidente de l’Inalco, chargée de la recherche de 2015 à 2017.
Elle participe activement aux actions scientifiques autour des migrants : depuis 2017, elle coordonne le programme ANR LIMINAL (Linguistic and Intercultural Mediations in a context of International Migrations) et est membre du programme Non-lieux de l’exil. Elle est également référente à l'Inalco du programme PAUSE (Programme national d’Accueil en Urgence des Scientifiques en Exil) et a initié deux programmes de formation pour les étudiants réfugiés à l'Inalco : le programme Inalc'ER (DU Passerelle depuis septembre 2020) et le DIU Hospitalité, Médiations, Migration dont elle est co-coordinatrice. Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky est l’auteure de La voix de ceux qui crient. Rencontre avec des demandeurs d’asile (éd. Albin Michel, 2018).
 

Portrait : Abdul Azam Azizi, médiateur-interprète, diplômé du DIU H2M et étudiant à l'Inalco

Portrait d'Abdul Azam Azizi, diplômé du DIU Inalco)

Abdul-Azam AZIZI est originaire d’Afghanistan, plus précisément de Kaboul. Il est arrivé en France il y a 3 ans. Il est interprète-médiateur diplômé de la 1ère promotion du DIU Hospitalité, Médiations, Migrations (Inalco-Université de Paris) et poursuit ses études à l'Inalco en Relations internationales et en persan. Il est aujourd'hui bénéficiaire de la protection subsidiaire.
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