Les Doctoriales de l’Europe médiane, de l’espace russe et (post-)soviétique : "Archives et traces : enjeux, usages et poétiques", les 3 et 4 juin 2021
Cette rencontre de doctorants consacrée aux archives et traces aura trois thématiques : archives et mémoires, archive et construction littéraire ou visuelle et usages de l’archive

L’archive électronique © ecm-journal.ru
Les Doctoriales de l’Europe médiane, de l’espace russe et (post-)soviétique organisées avec le soutien des GDR "Connaissance de l’Europe médiane" et "Empire russe, URSS et monde post-soviétique".
Les jeudi 3 et vendredi 4 juin 2021 de 9h00 à 18:00 et 9h00 à 13h15 - En visioconférence et sur place (Maison de la Recherche de l'Inalco, Auditorium (2, rue de Lille 75007 Paris)).
Vous trouverez le programme de cette manifestation scientifique en cliquant ici.
Argumentaire
Pierre Nora affirmait en 1984 que « l’obsession des archives et du patrimoine caractéristique de notre époque correspond à la fin des milieux traditionnels de mémoire ». Pour Marie-Pascale Huglo, « les archives tiendraient lieu de mémoire, elles seraient même l’un des lieux où l’opposition entre la mémoire collective spontanée et la mémoire dans l’Histoire – distanciée, enregistreuse – se marque de la façon la plus tranchée ».
Dans les aires est-européennes et ex-soviétiques, l’ouverture des archives suite à la chute des régimes communistes a contribué à un renouvellement radical de l’historiographie, notamment des périodes récentes. Qu’en est-il, trente ans après le début d’une ouverture des archives qui semble connaître un temps d’arrêt, face à la diversité, la « dilatation », la démocratisation ou le retour autoritaire, de l’accumulation ou de l’occultation du matériau archivistique qui a parfois été interprété comme le signe d’une perte de la mémoire collective à l’ère post-totalitaire et post-industrielle ?
Destinée à documenter le passé, l’archive se conjugue aussi au présent, entre autres à travers le développement de l’histoire orale ou des recherches en linguistique sur les pratiques de communication contemporaine. La mémoire vive, actuelle, est devenue une nouvelle forme d’archive qui vient compléter l’archive écrite, fixée et conservée par des dispositifs qui l’enclosent, et qui se veut porteuse d’une forme de « présence » du passé. Si l’archive est affaire de temps et de temporalités, c’est alors aussi une affaire de construction sociale et politique. Les archives orales posent ainsi une double question : celle d’une confrontation renouvelée entre subjectivité et histoire et celle des limites du territoire du texte.
La construction et les usages des archives – possiblement leur spoliation – seront au cœur des interrogations de ces doctoriales. La sélection, la conservation, le traitement, puis les utilisations savantes, les manipulations, les détournements ou les falsifications des archives, que ce soit pour des raisons esthétiques, politiques ou historiques, par divers acteurs impliqués (archivistes, pouvoirs, chercheurs, artistes, institutions publiques et privées, media...), voire la création de toutes pièces de matériaux documentaires, ne posent pas qu’un problème éthique lié à la valeur d’authenticité.
Au service de la fiction, l’archive n’acquiert-elle pas une valeur poétique qui la place dans un au-delà de la morale ? Dans la démarche scientifique ou historienne, l’archive centre-est européenne, russe et post-soviétique n’est-elle pas à questionner de façon spécifique, en tenant compte des strates successives – souvent incohérentes – de sa constitution et de son utilisation ? Comment l’historiographie s’en ressent-elle ? Il s'agira d’interroger les temporalités mais aussi les spatialités des productions, des usages et des traces des archives. Internet et les outils numériques sont des territoires qui peuvent être explorés dans cette perspective.
La thématique des archives, qui recouvre plusieurs disciplines et concerne plusieurs étapes de l’élaboration d’une thèse, permet enfin une réflexivité des doctorants sur leur pratique de chercheurs. L’archive sera considérée ici à la fois comme outil et objet de recherches.
Comité d’organisation
Étienne BOISSERIE (Inalco, CREE)
Catherine GÉRY (Inalco, CREE)
Sophie HOHMANN (Inalco, CREE)
Alisa MENSHYKOVA (doctorante, EHESS, UMR CERCEC)
Mélanie SADOZAÏ (doctorante, Inalco, CREE)
Contacts
catherine.gery@inalco.fr
eboisserie@gmail.com
Dans ce but, des chercheurs et enseignants-chercheurs, directrices et directeurs des principales unités de recherche travaillant sur ces régions ou exerçant des responsabilités dans le cadre des deux GDR CNRS « Connaissance de l’Europe médiane » et « Empire russe, URSS, monde post-soviétique » (GDRUS) se sont associés pour fournir un cadre de travail régulier dont ces Doctoriales 2021 sont le premier rendez-vous.
Celles-ci s’adressent aux doctorants à partir de la deuxième année (soit une 1re inscription au plus tard le 1er septembre 2019) et aux jeunes chercheurs post-doctorants ayant soutenu leur thèse après le 1er janvier 2018. Les doctorants inscrits en 1re année de doctorat au cours de l’année universitaire 2020-2021 sont les bienvenus pour participer à ces échanges.
Les Doctoriales de l’Europe médiane, de l’espace russe et (post-)soviétique organisées avec le soutien des GDR "Connaissance de l’Europe médiane" et "Empire russe, URSS et monde post-soviétique".
Les jeudi 3 et vendredi 4 juin 2021 de 9h00 à 18:00 et 9h00 à 13h15 - En visioconférence et sur place (Maison de la Recherche de l'Inalco, Auditorium (2, rue de Lille 75007 Paris)).
Vous trouverez le programme de cette manifestation scientifique en cliquant ici.
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Argumentaire
Pierre Nora affirmait en 1984 que « l’obsession des archives et du patrimoine caractéristique de notre époque correspond à la fin des milieux traditionnels de mémoire ». Pour Marie-Pascale Huglo, « les archives tiendraient lieu de mémoire, elles seraient même l’un des lieux où l’opposition entre la mémoire collective spontanée et la mémoire dans l’Histoire – distanciée, enregistreuse – se marque de la façon la plus tranchée ».
Dans les aires est-européennes et ex-soviétiques, l’ouverture des archives suite à la chute des régimes communistes a contribué à un renouvellement radical de l’historiographie, notamment des périodes récentes. Qu’en est-il, trente ans après le début d’une ouverture des archives qui semble connaître un temps d’arrêt, face à la diversité, la « dilatation », la démocratisation ou le retour autoritaire, de l’accumulation ou de l’occultation du matériau archivistique qui a parfois été interprété comme le signe d’une perte de la mémoire collective à l’ère post-totalitaire et post-industrielle ?
Destinée à documenter le passé, l’archive se conjugue aussi au présent, entre autres à travers le développement de l’histoire orale ou des recherches en linguistique sur les pratiques de communication contemporaine. La mémoire vive, actuelle, est devenue une nouvelle forme d’archive qui vient compléter l’archive écrite, fixée et conservée par des dispositifs qui l’enclosent, et qui se veut porteuse d’une forme de « présence » du passé. Si l’archive est affaire de temps et de temporalités, c’est alors aussi une affaire de construction sociale et politique. Les archives orales posent ainsi une double question : celle d’une confrontation renouvelée entre subjectivité et histoire et celle des limites du territoire du texte.
La construction et les usages des archives – possiblement leur spoliation – seront au cœur des interrogations de ces doctoriales. La sélection, la conservation, le traitement, puis les utilisations savantes, les manipulations, les détournements ou les falsifications des archives, que ce soit pour des raisons esthétiques, politiques ou historiques, par divers acteurs impliqués (archivistes, pouvoirs, chercheurs, artistes, institutions publiques et privées, media...), voire la création de toutes pièces de matériaux documentaires, ne posent pas qu’un problème éthique lié à la valeur d’authenticité.
Au service de la fiction, l’archive n’acquiert-elle pas une valeur poétique qui la place dans un au-delà de la morale ? Dans la démarche scientifique ou historienne, l’archive centre-est européenne, russe et post-soviétique n’est-elle pas à questionner de façon spécifique, en tenant compte des strates successives – souvent incohérentes – de sa constitution et de son utilisation ? Comment l’historiographie s’en ressent-elle ? Il s'agira d’interroger les temporalités mais aussi les spatialités des productions, des usages et des traces des archives. Internet et les outils numériques sont des territoires qui peuvent être explorés dans cette perspective.
La thématique des archives, qui recouvre plusieurs disciplines et concerne plusieurs étapes de l’élaboration d’une thèse, permet enfin une réflexivité des doctorants sur leur pratique de chercheurs. L’archive sera considérée ici à la fois comme outil et objet de recherches.
Comité d’organisation
Étienne BOISSERIE (Inalco, CREE)
Catherine GÉRY (Inalco, CREE)
Sophie HOHMANN (Inalco, CREE)
Alisa MENSHYKOVA (doctorante, EHESS, UMR CERCEC)
Mélanie SADOZAÏ (doctorante, Inalco, CREE)
Contacts
catherine.gery@inalco.fr
eboisserie@gmail.com
Les Doctoriales de l’Europe médiane, de l’espace russe et (post-)soviétique
Les Doctoriales de l’Europe médiane, de l’espace russe et (post-)soviétique ont pour objectif de créer un lieu régulier de dialogue commun à l’ensemble des chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants et post-doctorants travaillant sur un large espace couvrant l’Europe médiane, la Russie et l’Asie centrale, et, plus largement, l’ensemble des régions et États post-soviétiques, quel que soit leur champ disciplinaire.Dans ce but, des chercheurs et enseignants-chercheurs, directrices et directeurs des principales unités de recherche travaillant sur ces régions ou exerçant des responsabilités dans le cadre des deux GDR CNRS « Connaissance de l’Europe médiane » et « Empire russe, URSS, monde post-soviétique » (GDRUS) se sont associés pour fournir un cadre de travail régulier dont ces Doctoriales 2021 sont le premier rendez-vous.
Celles-ci s’adressent aux doctorants à partir de la deuxième année (soit une 1re inscription au plus tard le 1er septembre 2019) et aux jeunes chercheurs post-doctorants ayant soutenu leur thèse après le 1er janvier 2018. Les doctorants inscrits en 1re année de doctorat au cours de l’année universitaire 2020-2021 sont les bienvenus pour participer à ces échanges.