Festival Jean Rouch 2020 : deux films ex aequo pour le prix Monde en regards de l'Inalco

"Le Projet de mariage" (Atieh Attarzadeh et Hesam Eslami) et "Dialogue" (Selim Yildiz)

Deux films primés par l'Inalco

Le jury de l'Inalco a décidé de remettre le prix Monde en regards ex aequo aux films Le Projet de mariage d'Atieh Attarzadeh et de Hesam Eslami (Iran) et Dialogue de Selim Yildiz (Turquie) pour leurs qualités humaines et leur art d'insérer la petite dans la grande Histoire. Deux exemples bouleversants de couples à la recherche de la concrétisation d'un rêve incarné par des femmes aux portraits poignants.

Ces deux films seront projetés à l'Inalco à la rentrée universitaire 2021.

Le festival se poursuit en ligne jusqu'au 6 décembre avec la série spéciale Ramaillages, les Rencontres du film ethnographique avec Izza Genini, les sections Regards de terrain et Premiers regards, et l'atelier démontage d'un montage.

Dialogue (​Diyalog) de Selim Yildiz (Turquie)

Kurdistan | 2019 | 93 min



La famille de Besna est déchirée par le long conflit kurde dans le sud-est de la Turquie. Son fils Enes a disparu en 2008 lorsqu’il a rejoint un groupe militant du Parti des travailleurs du Kurdistan. Sans nouvelles de lui pendant des années, elle finit par savoir qu’Enes se bat en Syrie, au Rojava, contre l’État islamique. Besna et son fils cadet Selim, cinéaste, se mettent alors en route pour un voyage difficile, presque impossible, depuis la Turquie vers la Syrie, en passant par le nord de l’Irak, pour retrouver « le fils perdu ».

Le Projet de mariage (​Projeyeh Ezdevaj) de Atieh Attarzadeh et Hesam Eslami (Iran)

Iran, France, Qatar | 2020 | 80 min



Un centre psychiatrique de Téhéran met en œuvre un projet révolutionnaire : permettre le mariage entre personnes internées. Ces femmes et ces hommes à la recherche de l’amour devront se confronter aux préjugés d’une société traditionaliste. Un film sensible et délicat sur les relations intimes et sur la notion complexe de folie.

Les membres du jury Inalco 

Cette anné, le jury Inalco était composé d'un enseignant, d'un étudiant et d'une membre du personnel administratif de l'Inalco. 

Dominique Samson Normand de Chambourg (France) : Maître de conférences en Études sibériennes
Guelfo Ascanelli (Italie-France) : assistant de programmation cinématographique, étudiant en licence de grec moderne
Mathilda Lacroix (France) : responsable du service de l'événementiel et de l'action culturelle

Une édition particulière sous le signe du confinement

Pour la première fois et en raison du confinement, l'ensemble du Festival Jean Rouch s'est déroulé de façon dématérialisée avec la possibilité pour les festivaliers de visionner les films via une plateforme en ligne. Les jurys ont ainsi vécu le festival loin des salles de cinéma, dans des conditions particulières qu'ils nous décrivent dans le texte suivant.

"Le festival Jean Rouch est depuis 38 ans un moment de découverte et de cinéma partagé : la projection des films en salle obscure et sur grand écran permet une immersion dans des images en mouvement, des sons et des voix, à travers laquelle les films prennent tout leur sens. Tous les films ne sont pas égaux face à la migration forcée sur de petits écrans, de petites installations sonores, à la merci de nos connexions internet. Regarder les films en salle, ensemble, est un aussi un moment de partage et de circulation des émotions : la texture d'un silence, la contagion d'un rire ou d'un frisson font partie de l'expérience des films. Cette expérience qui leur appartient et qui les constitue, les films de la très belle sélection de cette année en ont été amputés par la force des choses. Nous partageons la frustration des réalisatrices et de réalisateurs qui n'ont pas pu accompagner en salle leurs films singuliers, puissants et courageux. La compétition d'un palmarès et le jeu des prix, qui est déjà un exercice équivoque, le devient encore plus dans ce contexte. Nous rendons hommage à la beauté des films que nous avons vu et souhaitons les revoir en salle. Mais le festival s'est maintenu et s'est invité chez chacun, en faisant voyager les films auprès d'un public plus large et plus nombreux que celui des festivaliers parisiens. Cette diffusion exceptionnelle est une force dans un monde bouleversé par la pandémie ; elle nous arme d'un outil supplémentaire, pour nous engager collectivement et individuellement, politiquement et culturellement dans la riposte."

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Europe et Eurasie