Fleuves d'Asie, centres de civilisation

L’imaginaire occidental a fait du Gange un vieillard au statut de patriarche, l’imaginaire indien en a fait la déesse Gaṅgā et lui a donné le statut d’une fidèle épouse de l’océan. Le besoin vital de l’eau apportée par un fleuve est universel. L’imaginaire fait la différence. Chaque fleuve définit une civilisation, lui donne son paysage, sa prospérité, son mode de vie, sa culture. Le fleuve a sa place dans les littératures. Exemple de l’écoulement et du renouvellement perpétuel, il inspire la pensée mythique ou philosophique. Il a une place privilégiée dans les religions. Les dieux ont le même besoin d’eau que les hommes et ont leurs fleuves dans leurs séjours célestes. Le fleuve est souvent un être irrégulier, au débit changeant, qui déplace son cours et disparaît périodiquement. Les plus longs et les plus puissants peuvent définir plusieurs nations et leurs ressources doivent être partagées entre divers États. L’histoire et l’actualité connaissent des conflits autour de la générosité ou de l’épuisement d’un fleuve. La construction ou la destruction d’un barrage peut être une arme, voire un crime de guerre.