Journée « Pour une écologie de la fragilité », le 10 avril
Le LLACAN (Langage, Langues et Cultures d’Afrique Noire) et l'IFRAE (Institut français de recherche sur l'Asie de l'Est) invitent le Canadien François Paré pour une conférence exceptionnelle : « Le défi de la fragilité. Pour une écologie des langues et des cultures du monde ». Cette conférence sera suivie d'un débat intitulé « Des jardins, des langues et des diplomates : penser une écologie institutionnelle ». Mercredi 10 avril à l'Inalco.
Auteur de plusieurs essais sur le lien entre littératures et minorités linguistiques, lauréat de nombreux prix au Canada, François Paréest Distinguished professor emeritus au département d’études françaises de l’Université de Waterloo (Ontario) et membre de la Société Royale du Canada. En 1993, son livre Les littératures de l’exigüité (traduit en anglais) lui a valu le Prix du Gouverneur Général du Canada et de nombreuses invitations dans le monde. Il est aussi l’auteur de Théories de la fragilité (Le Nordir, 1994) et de La distance habitée (Le Nordir, 2003). Il a aussi fait paraître Le fantasme d’Escanaba (Nota bene 2008) et, avec François Ouellet, un essai sur le romancier québécois Louis Hamelin (Nota bene 2008). Il a récemment dirigé en compagnie de Lucie Hotte Les littératures francophones minoritaires au Canada à l’aune du temps (Presses de l’Université d’Ottawa, 2016) et fait paraître depuis 2015 un certain nombre d’études sur les premiers écrits français de la région des Grands Lacs au Canada (1630-1760). François Paré travaille actuellement à un ouvrage s’intitulant L’empreinte de la première langue sur les représentations de la langue maternelle au sein des cultures minoritaires et colonisées.
Résumé de l'intervention
Dans leurs interactions politiques aussi bien que dans leurs conceptions même d’un sujet psychologique fragilisé, toutes les communautés linguistiques et culturelles minoritaires, qu’elles soient autochtones, historiques ou diasporiques, font l’expérience de la précarité. Cette fragilité s’exprime dans un rapport de pouvoir inégal sur le plan des institutions et des régimes de représentation qu’elles mettent en œuvre au sein de la société dominante. Au cours de son intervention, inspirée par son ouvrage Théories de la fragilité, il montrera de quelle manière la précarité est à la fois une souffrance vécue au quotidien par nombres d’individus minorisés et, étonnamment, une source de créativité, visant à transformer l’exclusion et la normativité en une véritable « écologie des marges », quelles qu’elles soient.
Des jardins, des langues et des diplomates : penser une écologie institutionnelle
Deux tables rondes animées par Mélanie Bourlet et Emmanuel Lozerand - Débat ouvert à tou.te.s
1/ Expériences : être minoritaire - L’idée serait de permettre à des intervenants de poser des questions différentes, qui résulteraient d’une expérience de minorisation dans le champ institutionnel et permettraient dans un premier temps d’éclairer quelques facettes complexes de ce qu’est le « sentiment minoritaire ».
2/ Propositions : imaginer des configurations nouvelles - L’idée serait de permettre à quelques intervenants de lancer des questions, de proposer des pistes critiques, de faire état d’expériences de dialogues inédits, de propositions structurelles par exemple, qui permettraient de questionner les centres, de dépasser difficultés, antagonismes, malentendus, et d’imaginer ensemble ce qu’il faudrait peut-être changer – et comment – dans l’intérêt de tous.