Journée d'études « Gogol, l'imposteur », le 11 février, en distanciel

La journée d’étude est consacrée aux jeux de ce que Vladimir Jankélévitch nomme la « conscience labyrinthique » du menteur et de l’ironiste, telle qu’elle se reflète dans l’œuvre de Nikolaï Gogol, mais aussi dans les lectures qu’elle a inspirées. L’objectif de cette journée est d’explorer cet espace compris entre masque et visage, non seulement dans les récits de Gogol, mais encore dans ses œuvres dramatiques, et dans les autres champs artistiques qui ont nourri l’œuvre et qu’elle a nourris en retour.
Portraits tirés de la série Gogol. Dessins de l'artiste Olga Bulgakova, 2009.
Portraits tirés de la série Gogol © Olga Bulgakova, 2009 (avec l'aimable autorisation de l'artiste).

Evénement organisé par l'équipe de recherche CREE - Centre de recherche Europes-Eurasie.

Jeudi 11 février 2021 - 9h30 - 17h30 - Evénement en visioconférence 

Comité d’organisation : 
Pierre-Etienne Royer, Inalco, doctorant et  Catherine Géry, Inalco, PU
 
Participation sans inscription

Lien de connexion :
https://zoom.us/j/7698012813?pwd=QVUrekRIcG9vcjg5MXNxTWM3SUQ4dz09

ID de réunion : 769 801 2813
Code secret : 210988
 

Journée d'études « Gogol, l'imposteur »

Argumentaire
Le nom de Gogol est communément associé à une énigme, à une absence et à une fuite, qu'il s'agisse de l'œuvre ou de la vie de l'auteur telle qu'elle se reflète dans les témoignages des contemporains. Dans l'une comme dans l'autre apparaît une « conscience labyrinthique » qui, pour V. Jankelevitch, est à la fois celle du menteur et de l'ironiste.
 
Gogol l'imposteur, c'est l'écrivain qui surveille toujours avec effroi son propre effet, c'est Gogol l'illusionniste et le mystificateur, capable d'édifier dans sa correspondance des mensonges compliqués et inutiles : à la fois un « enchanteur » et un « imitateur » (Erlich).
 
Les masques verbaux dont use Gogol semblent calculés pour générer chez le lecteur l'égarement et le sentiment qu'il se trouve face à des textes qui échappent ou résistent aux efforts herméneutiques, parfois de manière tout à fait explicite, comme à la fin du Nez par exemple.
 
Il existe différents axes pour approcher Gogol l'imposteur, et cette exploration pourra emprunter les chemins suivants :
 
  • Les masques narratifs du skaz, stratégie discursive pour parler du point de vue d'un autre ;
  • Les défis au lecteur, sous forme d'excès descriptifs et d'accumulations, « poétique de l'insignifiance » pour C. Popkin ;
  • Les Extraits choisis de ma correspondance avec mes amis : cas d'auto-parodie, cas d'imposture – Gogol traité de Tartuffe au moment où il se veut le plus sincère ;
  • Les personnages inconsistants, simulacres de vie souvent dérivés de figures du théâtre populaire ukrainien et russe, ou des louboks ;
  • La dialectique du masque et du visage, et en particulier l'ambiguïté du masque : forme inerte qui manifeste une âme morte, dissimulation d'une profondeur, forme inanimée qui contrefait le vivant et se substitue à lui ;
  • La théâtralité et l'illusion dans les œuvres dramatiques et plus largement comme manifestation d'une esthétique baroque.

Retrouvez le programme détaillé sur cette page.

Liste des intervenants
Ksenia FESENKO, Université Paris VIII, doctorante
Catherine GERY, Inalco, PU
Léandre LUCAS, Université Paris-Sorbonne, docteur
Stéphane POLIAKOV, Université Paris VIII, MCF
Pierre-Etienne ROYER, Inalco, doctorant
Anne-Marie TATSIS-BOTTON, traductrice littéraire
Sergueï TCHOUGOUNNIKOV, Université de Bourgogne, MCF HDR
Thomas THISSELIN, CNRS, docteur
Inna TROFIMOVA, Université d’Aix-Marseille, lectrice
Myriam TRUEL, Université de Lille, docteure
 
Portraits tirés de la série Gogol. Dessins de l'artiste Olga Bulgakova, 2009.
Portraits tirés de la série Gogol ©​ Olga Bulgakova, 2009.

Mots-clés : 

Langue(s)

Région(s) du monde

Europe et Eurasie