Les sciences sociales entre universalisme et différentialisme : le retour des écoles nationales ?

Date limite :
Lundi, 15 mai, 2023
Equipe de recherche :
Appel à contributions numéro 6/2023
« Les sciences sociales entre universalisme et différentialisme : le retour des écoles nationales ? » dont l’argumentaire se trouve ci-dessous.
Le numéro inclura également les rubriques
Les consignes aux auteurs figurent ci-dessous.
Pour les articles : envoyer un texte d’une page, accompagné d’une courte biographie avant le 27 février 2023.
Pour les comptes-rendus et les lectures croisés : envoyer directement le texte de 10-15 000 signes, accompagné d’une courte biographie avant le 15 mai 2023.
Pour les résumés de thèse récemment soutenues : envoyer un texte de 10 000 signes, accompagné d’une courte biographie avant le 15 mai 2023.
In English as attachment
Les sciences sociales voient, de manière cyclique, revenir le débat sur le « différentialisme » – à savoir l’irréductibilité des différences entre les groupes humains et ses conséquences pour l’analyse, en termes notamment d’obstacle à l’élaboration de concepts universellement transposables.
La reconnaissance du « droit à la différence », dans les années 1950, introduisait une forme de relativisme culturel à l’encontre des biais coloniaux et occidentalistes qui marquaient les approches évolutionnistes alors prédominantes notamment en ethnologie. Pour autant, tout en s’élevant contre l’idée de hiérarchiser les cultures et sociétés, les sciences sociales ont aussi nuancé l’idée de différences irréductibles en démontrant les influences mutuelles qui marquent les ensembles culturels, caractérisés par des superpositions et des interconnexions bien plus que par une formation en silos.
Cela n’empêche pas l’idée de différentialisme de revenir, à intervalles réguliers, souvent portée par des agendas politiques nationalistes prétendant se soustraire aux obligations tenues pour universelles notamment en matière de respect des droits humains. Évidente en histoire ou en géographie, la mobilisation des sciences sociales au service d’agendas nationalistes travaille également la sociologie, l’anthropologie ou l’étude des relations internationales. En distant écho à la notion de « valeurs asiatiques », popularisée dans le champ politique au cours des années 1990 et tombée en désuétude depuis, on assiste par exemple depuis une vingtaine d’années à la refondation d’écoles nationales ou régionales qui entendent contribuer à l’émergence de conceptions alternatives et nationalement ancrées des différentes disciplines des sciences humaines et sociales. Celles-ci apparaissent particulièrement actives dans le contexte d’États émergents portant sur la scène mondiale un agenda réformiste et critique de l’universalisme, assimilé à une domination occidentale. Elles sont souvent portées par des académies actives dans l'élaboration d'une production intellectuelle propre à conférer une légitimité scientifique aux discours nationaux, comme c’est par exemple le cas de l’Académie chinoise des sciences sociales, l’Institut des sciences sociales et humanités de l’Académie russe des sciences, ou encore l’Académie indienne des sciences sociales.
Cet appel à contributions est ouvert à des travaux monographiques et comparatifs mettant en lumière l’évolution de la production en sciences sociales dans différents contextes nationaux, les liens entre savoir et pouvoir à travers le fonctionnement des académies nationales de sciences sociales et des thématiques privilégiées par leurs publications, ou encore le rapport entretenu dans différents contextes avec le débat sur le différentialisme culturel d’une part, l’universalisme politique et scientifique d’autre part.
Les sciences sociales entre universalisme et différentialisme : le retour des écoles nationales ?
La revue interdisciplinaire à comité de lecture Sociétés plurielles (Revue « Sociétés plurielles » - Sociétés plurielles (societesplurielles.fr)) lance un appel à contributions sur le thème« Les sciences sociales entre universalisme et différentialisme : le retour des écoles nationales ? » dont l’argumentaire se trouve ci-dessous.
Le numéro inclura également les rubriques
- Articles Varia
- Lectures croisées
- Comptes-rendus
- Résumés de Thèse
Les consignes aux auteurs figurent ci-dessous.
Pour les articles : envoyer un texte d’une page, accompagné d’une courte biographie avant le 27 février 2023.
Pour les comptes-rendus et les lectures croisés : envoyer directement le texte de 10-15 000 signes, accompagné d’une courte biographie avant le 15 mai 2023.
Pour les résumés de thèse récemment soutenues : envoyer un texte de 10 000 signes, accompagné d’une courte biographie avant le 15 mai 2023.
In English as attachment
Les sciences sociales voient, de manière cyclique, revenir le débat sur le « différentialisme » – à savoir l’irréductibilité des différences entre les groupes humains et ses conséquences pour l’analyse, en termes notamment d’obstacle à l’élaboration de concepts universellement transposables.
La reconnaissance du « droit à la différence », dans les années 1950, introduisait une forme de relativisme culturel à l’encontre des biais coloniaux et occidentalistes qui marquaient les approches évolutionnistes alors prédominantes notamment en ethnologie. Pour autant, tout en s’élevant contre l’idée de hiérarchiser les cultures et sociétés, les sciences sociales ont aussi nuancé l’idée de différences irréductibles en démontrant les influences mutuelles qui marquent les ensembles culturels, caractérisés par des superpositions et des interconnexions bien plus que par une formation en silos.
Cela n’empêche pas l’idée de différentialisme de revenir, à intervalles réguliers, souvent portée par des agendas politiques nationalistes prétendant se soustraire aux obligations tenues pour universelles notamment en matière de respect des droits humains. Évidente en histoire ou en géographie, la mobilisation des sciences sociales au service d’agendas nationalistes travaille également la sociologie, l’anthropologie ou l’étude des relations internationales. En distant écho à la notion de « valeurs asiatiques », popularisée dans le champ politique au cours des années 1990 et tombée en désuétude depuis, on assiste par exemple depuis une vingtaine d’années à la refondation d’écoles nationales ou régionales qui entendent contribuer à l’émergence de conceptions alternatives et nationalement ancrées des différentes disciplines des sciences humaines et sociales. Celles-ci apparaissent particulièrement actives dans le contexte d’États émergents portant sur la scène mondiale un agenda réformiste et critique de l’universalisme, assimilé à une domination occidentale. Elles sont souvent portées par des académies actives dans l'élaboration d'une production intellectuelle propre à conférer une légitimité scientifique aux discours nationaux, comme c’est par exemple le cas de l’Académie chinoise des sciences sociales, l’Institut des sciences sociales et humanités de l’Académie russe des sciences, ou encore l’Académie indienne des sciences sociales.
Cet appel à contributions est ouvert à des travaux monographiques et comparatifs mettant en lumière l’évolution de la production en sciences sociales dans différents contextes nationaux, les liens entre savoir et pouvoir à travers le fonctionnement des académies nationales de sciences sociales et des thématiques privilégiées par leurs publications, ou encore le rapport entretenu dans différents contextes avec le débat sur le différentialisme culturel d’une part, l’universalisme politique et scientifique d’autre part.