Projection « Rêves inachevés », film documentaire de Chu T’ien-wen
Dates :
Mardi 19 avril 2022 - 19:00 - 21:30
Lieu :
Inalco, PLC (65, rue des Grands Moulins - 75013), Auditorium
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Organisation : Isabelle Rabut (Inalco), avec Tan-ying Chou et Angel Pino (Université Bordeaux Montaigne) Contact :isabelle.rabut@inalco.fr
Rêves inachevés
un film documentaire de Chu T’ien-wen
produit par Tung Tzu-hsien – Fisfisa Media Co., Ltd.
producteurs exécutifs : Hou Hsiao-hsien & Alex Yang
Sous-titrage en français : Isabelle Rabut & Angel Pino
Bande annonce
Synopsis
Issu d’une famille chrétienne du Shandong, Chu Hsi-ning (1927-1998) est né à Suqian, au Jiangsu. Il interrompt ses études à l’école des Beaux-Arts de Hangzhou pour s’engager dans la Nouvelle armée du général nationaliste Sun Li-jen, et arrive à Taiwan en avril 1949. Tout en travaillant au ministère de la Défense, il entame une carrière d’écrivain à laquelle il se vouera entièrement à partir de 1972, lorsqu’il quitte l’armée. Celui en qui Eileen Chang voyait un nouveau Shen Congwen a produit une œuvre abondante marquée par un constant souci de renouvellement.
Son épouse Liu Mu-sha est née en 1935 dans le comté de Miaoli. Taiwan était alors colonie japonaise, et Mu-sha a d’abord porté le prénom japonais d’Emi. Outre des nouvelles, on lui doit de nombreuses traductions d’auteurs japonais, parmi lesquels Ryûnosuke Akutagawa et Yasunari Kawabata.
Leurs trois filles T’ien-wen (1956-), T’ien-hsin (1958-) et T’ien-yi (1960-) poursuivent la tradition familiale en devenant écrivaines à leur tour. L’aînée T’ien-wen, scénariste attitrée de Hou Hsiao-hsien, et la cadette T’ien-hsin, comptent parmi les figures les plus importantes de la scène littéraire taïwanaise contemporaine.
C’est l’histoire de ce couple exceptionnel, vu à travers le regard de ses trois filles, que raconte ce film. Photos, extraits de lettres, souvenirs de la vie dans les « villages de garnison » où résidaient les réfugiés du continent, permettent au spectateur d’entrer dans l’intimité de la famille Chu. Mais au-delà de cette histoire personnelle, se dessine tout un pan de l’histoire chinoise du XXe siècle, envisagée du point de vue des vaincus de la guerre civile : l’engagement dans les rangs des nationalistes, l’exil douloureux de 1949, les visites aux parents du continent, autorisées de nouveau à partir de 1988, sans oublier la terreur blanche dont a été victime un des frères de Liu Mu-sha. Des écrivains taïwanais (Chang Ta-ch’un, Wuhe, Su Wei-chen), mais aussi de la R.P.C. (Mo Yan, A Cheng) témoignent de la révélation qu’a été pour eux la lecture des œuvres de Chu Hsi-ning.
De Chu Hsi-ning, en français, on pourra lire ces trois nouvelles :
« Le Fer en fusion », « La Nouvelle Tombe » et « Sur la charrette »,
in Anthologie de la famille Chu, œuvres de Chu Hsi-ning, Chu T’ien-wen et Chu T’ien-hsin,
trad. du chinois (Taiwan), par Angel Pino et Isabelle Rabut,
Christian Bourgois éditeur, coll. « Lettres taïwanaises », Paris, 2004.