De la linguistique à la didactique des langues

Colloque international organisé par l’équipe de recherche PLIDAM (Axes 2 et 3), Inalco, Paris, France et l’École d’Ingénieurs Paris-SJTU Université Shanghai Jiao Tong, Chine
Dates : les jeudi 23 et vendredi 24 janvier 2025
Lieu : Inalco, Paris, France - 65, rue des Grands Moulins 75013 Paris
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Argumentaire

Les acteurs de l’enseignement-apprentissage des langues et des cultures, maternelles et étrangères se retrouvent traditionnellement sous l'ombrelle des « sciences du langage ». Or, le champ de la didactique, organisée autour de faits de langue à transmettre en classe, n’est pas celui la linguistique au sens restreint (étude du fonctionnement de la langue).

Dans la formation universitaire des enseignants, la linguistique tient le haut du pavé en tant que discipline d’appui (parallèlement à leur formation en littérature et, le cas échéant, en traduction). Cependant, une fois arrivés en classe, lieu social qui crée des contacts entre la réflexion scientifique et l’action pédagogique autour de la L2, les enseignants de langue, en particulier les novices, sont déchirés entre les diverses théories linguistiques, les produits de transposition (grammaires, dictionnaires, supports d’apprentissage traditionnels et numériques) et leurs activités quotidiennes pour planifier la transmission du savoir linguistique en classe de L2.

Dans ce cadre, se pose une série de questions :

  • Comment articuler la linguistique et la pratique pédagogique dans la présentation, la structuration et la fixation des faits de langue ?
  • Quelle est la meilleure manière de combiner la maîtrise des notions théoriques et les impératifs de la situation de classe ?
  • Faut-il « importer » les travaux de théoriciens vers le discours lisse et rassurant de la classe de langue ?
  • Quelle terminologie adopter pour apporter des éclairages sur les faits de langue, en laissant le moindre doute quant au choix des formes appropriées ?
  • Peut-on parvenir à « assurer » en même temps la forme (structure) et le sens (communication) ?
  • Quels procédés de manipulation envisager en adéquation avec la nécessaire technicité des approches linguistiques ?

Se pose ainsi le problème général du degré d’abstraction du langage susceptible d’être adopté en classe. Un cours de langue en L2 est à la fois plus et moins qu’un cours de linguistique. Plus : dans la mesure où l’apprenant doit acquérir des comportements, des normes et des valeurs que les linguistes tendent à exclure épistémologiquement de leur champ d’investigation. Moins : puisque l’apprenant, qui ne se destine pas à devenir spécialiste du langage, n’attend pas des règles destinées à des natifs.

Transposer des savoirs produits par la linguistique vise à aménager des concepts afin de les rendre maniables pour l'enseignement, et suppose de prendre en compte les conditions de l’apprentissage, le cadre institutionnel, la formation des enseignants, sans perdre de vue les apprenants eux-mêmes, leurs profils cognitifs, leurs besoins, leurs âges, leurs capacités et motivations.

Aucun enseignant ne doit renoncer à exploiter, au bénéfice de ses cours, les résultats des travaux en sciences du langage. A noter également : même si l’on dispose d’abondants travaux sur certaines langues à tradition académique, pour d’autres langues (souvent menacées de disparition), l’état de la documentation peut être inégal, impossible à vérifier, ou inexistant.

En partenariat avec l’Université Shanghai Jiao Tong, Chine, ce colloque est organisé par l’équipe de recherche PLIDAM rattachée à l’Inalco, établissement unique au monde, chargé d’enseigner une centaine de langues/civilisations, variées tant du point de vue génétique que typologique et aréal, tout en faisant avancer la réflexion dans le domaine de la linguistique générale et appliquée.

De toute évidence, décrire une langue n’est pas la même chose que l’enseigner, en particulier face à un public non-natif. Pour que la langue étrangère devienne un objet d’enseignement, il faut transformer des objets « savants » en objets « enseignables ». Aussi, l’enjeu de ce colloque est de faire dialoguer théories et applications, en mobilisant des linguistes (intéressés par l’enseignement) et des didacticiens (ouverts à la linguistique) travaillant sur des corpus variés.

Modalités de contribution

Les propositions de communication (à prévoir 20 minutes d’exposé + 10 minutes de questions-réponses) à envoyer avec le titre, le résumé (250 mots maximum et 5 mots clés), et une brève présentation de l’auteur (fonctions, rattachement institutionnel, adresse e-mail, téléphone) doivent être soumis aux responsables du colloque avant le 15 mai 2024 :

Sibel BERK    sibel.berk@inalco.fr 

Yaqiu LIU      debbieyaqiu@hotmail.com

Une notification d’acceptation sera envoyée aux intervenants avant le 15 juin 2024. Les langues du colloque sont le français et l’anglais.

Responsables du colloque

  • Sibel BERK (Inalco)
  • Yaqiu LIU (Université Shanghai Jiao Tong, Chine)

La publication d'une sélection de communications est prévue.

Conseil scientifique

  • Joël BELLASSEN (Inalco) 
  • Huy-Linh DAO (Inalco)
  • Hélène DE PENANROS (Inalco)
  • Hongwei DING (Université Shanghai Jiao Tong, Chine)
  • Danh Thành DO-HURINVILLE (Université de Franche-Comté) 
  • Outi DUVALLON (Inalco)
  • Jing GUO (Inalco)
  • Jean Léonard LÉONARD (Université Paul-Valéry Montpellier 3) 
  • Philippe MONNERET (Sorbonne Université)
  • Franck NEVEU (Sorbonne Université) 
  • Louise OUVRARD (Inalco)
  • Alain PEYRAUBE (EHESS) 
  • Thomas SZENDE (Inalco)
  • Fuyun WU (Université Shanghai Jiao Tong, Chine)
  • Dan XU (Johannes Gutenberg-Universität, Mainz, Allemagne) 
  • Il-Il YATZIV-MALIBERT (Inalco)

Comité d’organisation

  • Sibel BERK (Inalco)
  • Yaqiu LIU (Université Shanghai Jiao Tong, Chine) 
  • Ecem KOZ, doctorante (Inalco)
  • Panupan JUNFEUNG, doctorant (Inalco)
  • Fredy TABOURIN (SJTU Paris Elite Institut of Technology)

APPEL De la linguistique à la didactique des langues 2025.pdf (791.62 Ko, .pdf)