L’enseignement de l’oudmourte est arrivé à l’Inalco

3 avril 2023

Fondation

La Fondation Inalco est fière de vous annoncer que l’oudmourte a rejoint la liste des très nombreuses langues enseignées à l’Inalco. Ce projet a tout naturellement obtenu le soutien de la Fondation en ce qu’il contribue à la préservation de la langue et de la culture oudmourte qui se trouve être actuellement en danger de disparition. Depuis septembre 2022, il est donc possible d’apprendre l’oudmourte à l’Inalco.
Oudmourte visuel
Oudmourte visuel © Les Mamies de Bouranovo au village natal. Mitia Alechkovsky / TASS‎
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Qu’est-ce que l’oudmourte ?

L'oudmourte est une langue finno-ougrienne parlée principalement dans la République d’Oudmourtie, elle-même sujet de la fédération de Russie, et dans ses régions limitrophes. Elle fait partie des langues ouraliennes. Cette langue possède une riche tradition orale qui perdure jusqu’à aujourd’hui notamment à travers la chanson (le groupe des « Babouchkas » de Bouranovo représentant la Russie au concours de l’Eurovision en 2010 en est un exemple). Mais depuis le XXème siècle, une importante littérature oudmourte se développe également.

Malheureusement, aujourd’hui le nombre de locuteurs de l’oudmourte est en baisse. Alors que l’on en recensait 700 000 en 1979, il n’existe en 2010 plus que 300 000 personnes capables de le parler, ce qui en fait une langue rare et en danger. Même en Oudmourtie, la langue se perd chez les plus jeunes générations qui ne l’utilisent ni dans leur vie quotidienne ni à l’école puisqu’il n’existe pas de politique encourageant son enseignement.

La culture oudmourte 

Les Oudmourtes sont un peuple païen, leurs croyances sont à l'origine intimement liées à la nature. Malgré cette foi en de multiples divinités, beaucoup ont été contraints de se convertir à l’orthodoxie au XVIIIème siècle. En effet, les Oudmourtes ont été peu à peu intégrés à la Russie à partir du Vème siècle mais ils ont gardé une culture bien à part, bien qu’ils n’aient jamais formé d’Etat indépendant. L’un des piliers de la culture oudmourte est d’ailleurs le pacifisme puisque malgré les circonstances qui ont amené ce peuple à devenir russe, ils ne sont jamais tombés dans le conflit ni n’ont cherché à le provoquer. Une autre composante importante de l’identité oudmourte est la rumeur qui fait d’eux des sorciers, et qui n’a jamais fini de se propager.
 
Si vous êtes intéressés par la culture oudmourte, vous pouvez dès à présent découvrir l’exposition de photographies "Varkled-Bodja : rituels d'initiation des jeunes en 1993 et en 2017" qui se tiendra à l’Inalco du 1er au 24 février.  

L’oudmourte et l’Inalco

L’oudmourte a déjà été enseigné à l’Inalco  par le professeur Jean-Luc Moreau au début des années 2000. Bien que cet enseignement ait été plus tard interrompu, l’oudmourte n’a cessé de se retrouver au cœur de la programmation culturelle de l’Inalco. C’est ainsi que l’Inalco a participé aux journées oudmourtes à Paris et a invité de nombreuses personnalités oudmourtes à présenter leur œuvre dans le cadre du cycle « Paroles de créateurs ».  L’Inalco a ainsi eu l’honneur de recevoir la poétesse Tatjana Hohrjakova mais aussi Nikolaj Anisimov, spécialiste de la culture orale et chanteur.

Ce projet d’enseignement de l’oudmourte, soutenu dans un premier temps par le département Europe et le CFVE, a été ensuite porté par Eva Toulouze, professeure de langues et cultures finno-ourgriennes à l’Inalco, et accompagné par la Fondation Inalco. Depuis la rentrée 2022, Eva Toulouze dispense donc des cours d’initiation à l’oudmourte durant lesquels elle présente aussi les tenants de la civilisation et de la culture oudmourte à ses étudiants. Les élèves ont également l’opportunité de pratiquer leur oral dans le cadre de la venue de locuteurs natifs et par l’apprentissage de chants traditionnels en classe.

Si l’apprentissage de l’oudmourte vous intéresse ou si vous souhaitez plus d’informations sur le sujet, vous pouvez cliquer ici.