Journée d'études « Madagascar, Mai 1972 : les mises en récits, les mises en mots et en images », le 13 avril

Ville de Fianarantso © Noël Gueunier​Journée d'études organisée par le Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques - CESSMA (Inalco, Université Paris Cité, IRD).

Mercredi 13 avril 2022 - 09h00-17h30 - Auditorium du PLC
Inalco, PLC - 65, rue des Grands Moulins - 75013 Paris
Entrée libre 

Madagascar, Mai 1972 : les mises en récits, les mises en mots et en images

Dans le cadre du 50e anniversaire des événements de Mai 72 à Madagascar, cette Journée d’Étude qui s’inscrit dans une double perspective sociolinguistique et historique, vise, au-delà de la commémoration, l’exploration de nouvelles perspectives de recherches en histoire, en sociolinguistique, en anthropologie et à d’autres champs qui permettent de mettre en relation les disciplines scientifiques en SHS.
 
Mai 1972, une époque historique appelée aussi « la révolution » ou « la deuxième indépendance » par plusieurs historiens (voir la bibliographie), est qualifié par Françoise Raison-Jourde (2011) d’invention locale dans l’occupation de l’espace urbain et la prise de parole en province pour le collégien malgache de cette époque. Françoise Blum (2011, 63) parle de révolte et précise que Beaucoup de choses se nouent autour de la question de la langue, centrale à Madagascar, productrice d’identités déchirées, de consciences malheureuses et objet d’une « politisation à outrance ». Irène Rabenoro (1995) dans sa thèse d'État intitulée Le vocabulaire politique malgache pendant les évènements de Mai 1972, s'intéresse quant à elle, aux apports linguistiques de cette époque et dans le cadre d'une analyse du discours politique, aux mentalités et aux valeurs qui ont prévalu. L’importance des mots est sans conteste dans cette révolution du Mai malgache : les mots pour dire, se dire, s’exprimer, contester... En effet, différents modes d’expression ont foisonné dans l’espace public (écrits, dessins, affichages, chansons, etc.) à cette époque où appréhender la réalité en malgache est devenue une nécessité. On s’aperçoit par ailleurs que dans la mémoire collective, ces événements semblent se réduire à la Place du 13 mai à Antananarivo, « Kianjan’ny 13 mai », ce lieu emblématique, situé devant l’Hôtel de Ville, connu depuis 1972 pour être l’espace urbain de contestation.
 
Cette journée d’étude s’articule autour des interrogations qui portent sur les événements eux-mêmes, sur les mises en mots de ceux qui les ont vécus en tant qu’acteurs (approche biographique) et sur les regards portés sur ces événements. La journée se déroulera ainsi en trois temps :

• Faits et mémoires : Sans procéder à un recensement des faits dans la mise en récits, il s’agira de caractériser Mai 72. Quelles sont les interrogations que posent ces moments historiques ?
• Dire, se dire, s’exprimer : Gros plan sur les différentes « expressions » des acteurs et des manifestants de cette époque historique - panneaux, pancartes, inscriptions, dessins, textes littéraires, etc.- pour les mises en mots du vécu de ces événements et celles des revendications.
• Lectures contemporaines et mises en mots du Mai 72 : Que dit-on de ces événements ? Qu’ont-ils apporté ? Sont-ils refoulés dans un passé lointain et symbolisés par un espace urbain devenu « mémoire » ?

 
L'événement sera illustré par une exposition de photos dans le Foyer (devant l’auditorium) et suivi d'une vente d'ouvrages des éditeurs l'Hémisphères et l'Harmattan.

Contacts : evenementiel@inalco.fr /  brigitte.rasoloniaina@inalco.fr