Axe 2 - Sociétés impériales, post-impériales et post-soviétiques

Responsable : Julien Vercueil

Les projets de l’axe « Sociétés impériales, post-impériales et post-soviétiques » recourent à l’histoire, à la science politique et à l’analyse économique pour proposer des approches problématisées de transformations récentes ou actuelles de l’Europe médiane et de l’Europe orientale.

Deux grandes orientations structurent cet axe :

  • « D’une part, des approches historiques qui s’intéressent aux mouvements de population – migrations liées aux conflits, aux déplacements forcés, qui interagissent avec certaines politiques migratoires de pays occidentaux –,à la notion de réfugié au premier XXe siècle (2.4) et aux transformations urbaines conséquentes (2.3), aux recompositions socio-politiques de la période communiste (2.5), en Europe centrale, mais aussi poursuivre l’examen des changements économiques et institutionnels intervenus dans la région depuis l’effondrement du bloc socialiste (2.6)   ;
  • D’autre part, l’analyse de transformations socio-politiques et économiques majeures qui semblent s’accélérer aujourd’hui en Europe centrale et orientale et en Eurasie : les évolutions contemporaines et actuelles de l’espace baltique sont étudiées dans une approche qui privilégie les circulations et transferts des idées, des savoirs et des hommes, les transformations urbaines de l’époque soviétique et les populismes actuels (2.3) ; l’examen du rôle politique et géopolitique actuel de la Russie, notamment au travers des représentations que ses élites politiques entendent projeter vers l’extérieur (2.2) ; l’analyse des inflexions de la trajectoire économique de la Russie, affectée notamment  par les sanctions et contre-sanctions, et leurs effets sur l’ensemble de l’espace post-soviétique (2.1.)  ; ainsi qu’une étude de l’évolution actuelle des élites politiques en Europe centrale et orientale, intégrant notamment – mais pas seulement – l’influence de la Russie (2.5). »

Les travaux issus de cet axe viendront compléter ceux d’autres axes du CREE et, dans une certaine mesure, se combiner à eux. C’est le cas par exemple de l’axe « Crises et conflits », projets 3.2. et 3.4. -, auquel participent plusieurs chercheurs de notre axe. C’est aussi le cas de l’axe « Patrimoines et héritages » – notamment les projets 1.1 et 1.2.

Projets : 

  • Projet 2.1. Les économies dans l’espace post-soviétique (Julien Vercueil)
  • Projet 2.2. La Russie et le monde : nouvelles perspectives (Anne de Tinguy)
  • Projet 2.3. Les espaces baltiques (Katerina Kesa, Eric Le Bourhis)
  • Projet 2.4. Mobilités, migrations, transferts (Etienne Boisserie, Alisa Menshykova)
  • Projet 2.5. Histoire sociale du politique des périodes communiste et postcommuniste en Europe centrale et orientale : élites nationales, influences transnationales (Irina Gridan)
  • Projet 2.6. Des réformes aux transformations économiques et sociales dans les pays d’Europe centrale et orientale (Assen Slim, Julien Vercueil)

Projet 2.1. Les économies dans l’espace post-soviétiques

Responsable : Julien Vercueil

Ce projet entend poursuivre l’analyse menée depuis 2011 des trajectoires des économies de l’espace post-soviétique, en particulier la Russie.

Un contexte nouveau a été créé dans la région par les sanctions et contre-sanctions économiques et technologiques (2014-2018). C’est particulièrement le cas en Russie : comparativement à sa formulation initiale en 2007, la « stratégie 2020 » a connu des inflexions importantes, comme en témoignent les évolutions de la politique économique (conjoncturelle comme structurelle). Les relations économiques et politiques de la Russie avec son voisinage, également.

L’objet principal de ce projet est d’étudier les conséquences de ces changements sur les interactions socio-économiques dans l’espace post soviétique, sous le double aspect des politiques publiques et des stratégies privées. À titre d’illustration et sans prétendre décrire ici l'ensemble des thématiques pouvant être couvertes, la relation problématique entre l’intégration institutionnelle formelle et l’intégration économique concrète sur le terrain, ainsi que les relations énergétiques entre la Russie et les pays d’Europe centrale et orientale, qui ont déjà été l’objet d’analyses durant le précédent quadriennal, continueront d’être suivis et analysés. Nous y ajouterons une dimension liée aux réactions observées dans les pays de la région aux projets de développement d’infrastructures portés par la Chine dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie.

Chercheurs associés au projet : Arman Ahunbaev (Strategic and Industrial Research Department, Eurasian Development Bank, Almaty), Eléonore Nantas (doctorante CREE), Roman Medvedev (doctorant CREE), Anton Kravtchenko (doctorant CREE), David Teurtrie (CUF Saint Pétersbourg et CREE), Céline Bayou (chercheure associée CREE), Pascal Grouiez (Ladyss, Université Paris-Diderot), Jean Radvanyi (CREE), Michele Brunelli (Université de Bergamo), Xavier Richet (EA « Intégration et Coopération dans l’Espace Européen », ICEE, Université Sorbonne nouvelle), Philippe Cadène (Ladyss, Université Paris-Diderot), Nikolay Nenovsky (CRIISEA, Université de Picardie), Dimitri Kouvaline (Institut de prévision économique nationale, Académie des sciences de Russie, Moscou), Alexander Schirov (Institut de prévision économique nationale, Académie des sciences de Russie, Moscou), Alexander Bouzgaline (Université Lomonossov, Moscou), Eric Magnin (Ladyss, Université Paris-Diderot), Petia Koleva (Ladyss, Université Paris-Diderot), Nathalie Rodet-Kroichvili (RECITS, Université de technologie de Belfort-Montbéliard), Jean-François Huchet (ASIEs, Inalco), Sophie Hohman (CREE), Assen Slim (CREE). 
 
Principales Coopérations : LADYSS (UdP-Paris X), Université d’état de Moscou, Institut de prévision économique nationale de l’Académie des Sciences de Russie. Le séminaire BRICS porté désormais par l’INALCO en collaboration avec l’EHESS-FMSH (http://brics.hypotheses.org/), est organisé dans le cadre du CREE et ouvert aux étudiants de Master et doctorat de l’INALCO, de l’EHESS et de l’UdP.
 
Opérations de recherche envisagées :

  • Projet d’ouvrage sur les structures des capitalismes post-soviétiques ;

  • Séminaires fermés et journées d’études ouvertes ;

  • Association du séminaire régulier de recherche « BRICs » (FMSH-EHESS) aux activités du CREE ;

  • Contributions individuelles et collectives à des colloques internationaux (France, Russie, notamment), avec l’objectif de déboucher sur leur publication sous forme d’articles dans des numéros spéciaux de revues académiques ou d’ouvrages collectifs ;

  • Articles de recherche dans les revues référencées HCERES. 

Mots clés : Institutions économiques régionales ; intégration économique régionale ; sanctions internationales ; trajectoires macroéconomiques et politiques publiques.

Projet 2.2. La Russie et le monde : nouvelles perspectives 

Responsable : Anne de Tinguy (CREE)

Ce projet, qui se propose d’étudier le rapport de la Russie au monde extérieur depuis la crise ukrainienne de 2014 et la guerre en Syrie. Il porte sur :

2.2.1. Les perceptions et les représentations de la Russie dans le monde - leur impact  sur les relations internationales 

Les perceptions et les représentations ne sont certes pas les seuls facteurs structurants des stratégies internationales définies par les États, mais elles jouent un rôle essentiel. L’objet de la recherche est d’étudier le cas de la Russie. Il est de se pencher sur les stratégies définies  par Moscou pour modeler l’image qu’elle renvoie d’elle-même et de questionner l’impact des politiques menées. Il est de s’interroger sur les corrélations entre les regards que l’étranger porte sur la Russie, la place telle qu’elle « est véritablement » de celle-ci dans le monde et les représentations que les Russes ont de la position de leur pays dans le système international. Cette recherche se situe dans le prolongement d’une première étude qui portait sur l’espace postsoviétique. Fruit d’un travail collectif mené au sein d’un groupe de recherche que j’avais mis en place dans le cadre du CREE, elle avait débouché sur une publication dans Anatoli – Territoires, politique et sociétés (CNRS Editions, 2011).

2.2.2. La politique de la Russie et les (re)configurations internationales dans l’espace postsoviétique

Depuis 1991, les reconfigurations de l’espace postsoviétique sont aussi fortes que complexes. Cette région n’est plus un espace unifié, centralisé et fermé. L’annexion en 2014 de la Crimée, suivie de l’intervention russe dans le Donbass, a provoqué une rupture entre la Russie et l’Ukraine qui est le coup le plus grave porté depuis 1991 à sa cohésion. Ces événements ont eu d’autres répercussions qui ont profondément modifié le rapport de la Russie et de l’Ukraine au monde extérieur.  L’objet de la recherche est de tenter d’identifier et de comprendre les grands facteurs structurants des évolutions en cours, les nouveaux paradigmes en cours de définition et les recompositions qui s’opèrent. La stratégie définie par la Russie, qui reste un acteur régional majeur, ainsi que les outils qu’elle met au service de sa politique dans cette zone, sont au cœur de cette recherche qui accorde également une attention particulière aux évolutions et aux mutations de l’Ukraine.

Opérations de recherche envisagées :

  • Organisation d’un ou de plusieurs séminaires pourrait marquer les avancées de ces recherches ;
  • Organisation de séminaires doctoraux.

Projet 2.3. Les espaces baltiques

Responsables : Katerina Kesa (CREE), Eric Le Bourhis (CREE)

La région de la mer Baltique se trouve à cheval sur plusieurs aires culturelles (Europe médiane, Europe du Nord, monde germanique, monde russe) qui sont fortement ancrées dans les traditions de recherche en sciences humaines. Toutefois, en dépit des frontières (religieuses, culturelles, politiques, idéologiques) qui ont traversé et traversent cette région, la mer est un facteur évident de contact et de rapprochement.  Ce projet ne vise pas à créer une nouvelle aire culturelle mais questionne l’unité et l’hétérogénéité des sociétés qui bordent la mer Baltique. Il s’agit d’un projet pluridisciplinaire, qui se veut un cadre pour l’interaction entre différentes disciplines (géographie, histoire, littérature, science politique…) sur une aire géographique aux contours laissés volontairement flous (recoupant des régions des pays suivants : Allemagne, Biélorussie, Danemark, Estonie, Finlande, Lettonie, Lituanie, Norvège, Pologne, Russie, Suède). Ce projet porte sur les époques contemporaines et actuelles (XIXe-XXIe siècles), période de disparition et d’apparition d’empires, au cours de laquelle les frontières politiques qui divisent cette région n’ont cessé de changer.

Le projet « Les espaces baltiques » s’articule autour de trois sous-projets :

2.3.1. Définir les espaces baltiques

Responsable : Antoine Chalvin, Katerina Kesa, Eric Le Bourhis (CREE)

Ce projet entreprend de définir les espaces baltiques par les relations et déplacements qui relient leurs territoires, leurs acteurs politiques et leurs habitants, entre eux et avec le reste de l’Europe et du monde. Il est pluridisciplinaire et confronte des travaux en cours relevant de disciplines principales de l’axe 2 (histoire, science politique, économie) mais également de la géographie, de la littérature et de la sociologie. Sont privilégiés les travaux portant sur l’étude des réseaux, transferts, circulations, migrations, etc. Créé en 2016, ce projet prolonge le séminaire de recherche « Autour de la Baltique » organisé à Sciences Po-CERI entre 2013 et 2015.

Chercheurs associés : Nicolas Escach (Sciences-Po Rennes, Caen) ; Arnaud Serry (Université du Havre) ; Barbara Kunz (CERFA/IFRI) ; Céline Marangé (IRSEM) ; Amélie Zima (IRSEM/CERCEC) ; Fredrik Lars Stöcker (Institut für Osteuropäische Geschichte, Universtät Wien) ; Andris Sprūds (directeur du Latvian Institute of International Affairs), Laurent Coumel (INALCO/CREE), Elena Kochetkova (HSE, Saint-Pétersbourg), Irina Tcherneva (CERCEC), Harri Veivo (Université de Caen), Vincent Dautancourt (Université de Tartu), Juliette Denis (CERCEC) ; Yoann Aucante (CESPRA-EHESS), Una Bergmane (The London School of Economics and Political Science), Julien Gueslin (La contemporaine).

Principales collaborations : Sciences-Po Rennes, Campus de Caen – Pôle Europe du Nord, UMR/Idées - Université du Havre, IRSEM, CERFA/IFRI, Institute for Russian and Eurasian Studies (IRES), Université d’Uppsala, Latvian Institute of International Affairs (LIIA), Université de Tartu, Université de Tallinn, CERCEC-EHESS, La contemporaine.

Réalisations :

  • Séminaire pluridisciplinaire (doctorat, master et recherches) « Espaces baltiques ». Dans le cadre d’une thématique annuelle large, le séminaire est ouvert aux sujets moins fréquemment traités, sans hiérarchie des objets de recherche, des disciplines ou des échelles de travail. Les thèmes annuels retenus sont : en 2018-2019 « Régionalisme dans l’espace baltique : Réseaux, coopération, intégration, circulation, diffusion d’idées et de pratiques », en 2019-2020 « Circulations et transferts dans l’Espace baltique : idées, pratiques, textes[1]», en 2020-2021, « Migrations, exil et diaspora » (à confirmer).

  • Journée d’études annuelle pour les doctorants et étudiants de master en sciences humaines et sociales travaillant sur les sociétés de la région baltique au sens large (INALCO/CREE et autres universités). La première JE a lieu le 13 décembre 2019 et réunit sept jeunes chercheurs des universités (Toulouse Jean Jaurès, ENS, EHESS, Paris-Diderot, Centre Marc Bloch à Berlin, INALCO, Université du Québec à Montréal ; Université de Namur (Belgique) et Université Paris-Est / IRSEM-DGRIS).

  • Publication en décembre 2019 du numéro thématique 133-134 « La question balte 1939-1989 » de la revue Matériaux pour l’histoire de notre temps (co-dirigé par Eric Le Bourhis) sur l’unification des pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) au travers du pacte germano-soviétique et de ses conséquences.

  • Publication (prévue fin 2020) d’un dossier consacré à l’« Espace baltique à l’heure des replis identitaires » (co-dirigé par Nicolas Escach et Katerina Kesa) dans la revue pluridisciplinaire Connexe, les Espace(s) postcommunistes en question. Cette publication fait suite à la conférence « La région baltique à la recherche de son identité » (15 septembre 2017) ainsi que toute une série de séminaires organisés entre 2016-2017 au CREE sur les questions d’identité dans l’espace baltique.

[1] Programme 2019-2020 : http://www.inalco.fr/evenement/seminaire-recherche-espace-baltique

2.3.2.  Populismes, médias et réseaux dans les pays de la région baltique : circulation des idées et des pratiques politiques

Responsable : Katerina Kesa

Dans les pays de l’espace baltique comme ailleurs en Europe, les mouvements populistes d’extrême droite ont fait ces dernières années une percée significative. Leur popularité grandissante en Estonie, en Lettonie, en Finlande, en Suède, au Danemark, en Pologne est entre autres liée à des sentiments de frustration provoqués par certains phénomènes de la mondialisation comme les inégalités. Elle se manifeste par un rejet de l’Autre/l’Étranger, par des replis identitaires et par une méfiance croissante d’une partie des populations de la région à l’égard des institutions et élites (nationales et européennes). Les réseaux sociaux ont contribué à conforter l’attraction de ces mouvements et à leur donner davantage de visibilité.

Ce projet de science politique a donc pour objectif de se pencher sur la manière dont les idées, valeurs ou pratiques politiques dites populistes circulent d’un pays à l’autre dans une région qui a comme particularité d’être un espace de coopérations, de contacts et d’échange d’influences. Il vise à stimuler et à confronter les recherches sur les coopérations régionales et les circulations transnationales des idées en s’intéressant aux aspects politiques et sociaux de la régionalisation de l’espace baltique. Il est en cela novateur : les travaux sur les circulations ont en effet jusqu’ici avant tout porté sur l’intégration économique, la coopération environnementale ou sur celle dans le domaine de la défense.

Dans le cadre de ce projet, de nombreux entretiens et discussion ont été menés (en Finlande, Suède, Estonie, Lettonie et France en 2019) avec les chercheurs et experts nordiques et baltiques politologues, historiens ou encore spécialistes de la communication travaillant sur les populismes dans l’espace baltique. Ce qui a également permis d’identifier et créer des contacts avec un réseau de chercheurs français et étrangers qui s’intéressent aux différents aspects de ces questions. Ce projet est financé en partie par le Projet blanc Jeunes Chercheurs 2018-2020.

Chercheurs associés au projet : Yoann Aucante (CESPRA-EHESS) ; Andres Kasekamp (University of Toronto) ; Jacques Rupnik (CERI Sciences Po) ; Anne de Tinguy (INALCO-CREE et CERI Sciences Po) ; Amélie Zima (IRSEM/CERCEC)

Principales collaborations : CESPRA-EHESS, CERI Sciences Po, CERCEC, Université de Toronto, Université de Södertörn (Stockholm), Université de Helsinki, Université de Turku, Yohan Skytte Institute of Political Studies (Tartu), Université de Tallinn.

Réalisations :

  • Séminaire de recherche « Populismes et extrême droite dans l’Espace baltique : Réseaux, circulation d’idées et échanges de pratiques politiques » (12 novembre 2018) ;

  • Table ronde « Elections en Estonie, Lettonie, Lituanie, Finlande et Suède : Jusqu’où iront les populistes ? » (16 mai 2019)

  • Colloque international « Populismes, médias et réseaux dans les pays de l’espace baltique : Circulation des idées et des pratiques politiques » à l’INALCO (12 juin 2020)[2].

  • Une publication est envisagée à la suite du colloque sous forme d’ouvrage collectif ou d’un numéro de revue (2021-2022).

[2] Programme de ce colloque : http://www.inalco.fr/appel-communication/colloque-international-populismes-medias-reseaux-pays-espace-baltique

2.3.3.  Transformations urbaines en Union soviétique après 1945

Responsable : Eric Le Bourhis

Dans l’Europe communiste après 1945, et en particulier sur la rive sud de la mer Baltique, les transformations des villes sont réputées avoir été pilotées par des politiques de type soviétique imposées plus ou moins directement par Moscou. Ce sous-projet met à l’épreuve cette conception à partir d’une étude empirique en profondeur menée sur le cas de Riga, capitale républicaine la plus occidentale de l’URSS (incorporée à l’Union soviétique en 1940, reconquise en 1944). L’étude relève de l’histoire urbaine. Outre une meilleure connaissance des transformations de la société soviétique dans sa périphérie occidentale, cette étude du changement urbain (en termes matériels et sociaux) apporte des connaissances sur la soviétisation des régions satellisées et sur les conséquences de l’expansion de l’État soviétique, tout en mesurant le poids des spécificités locales dans ce processus.

Les lignes de recherches prolongent en partie une recherche de thèse (2015) portant sur la circulation de modèles et de savoir-faire vers Riga (depuis Moscou, mais également la Suède et la Pologne), la mise en pratique de politiques soviétiques urbaines engagées dans les années 1950 (construction, protection contre le danger atomique) et la soviétisation (épuration, féminisation) du groupe professionnel des architectes. Elles portent également sur les régimes de propriété et les expulsions de particuliers dans le contexte de nationalisation du sol imposé par l’URSS, et sur les conséquences de la croissance démographique du fait des migrations en provenance de Russie (enregistrement du lieu de résidence, construction de logements), et interagissent en ce sens avec le sous-projet 2.4.2.

Chercheurs associés : Isabelle Backouche (EHESS/CRH), Jean-Louis Cohen (Université de New-York), Jörg Hackmann (Université de Szczecin), Jānis Lejnieks (Musée d’architecture de Lettonie), Dominique Mongin (ENS, INALCO), Nathalie Montel (ENPC/LATTS).
 
Principaux partenaires institutionnels : CRH, CERCEC, EHESS, ENS, IRSEM, Musée d’architecture de Lettonie, Archives nationales de Lettonie.
 
Réalisations attendues :

  • Publication d’articles et de chapitres d’ouvrages collectifs en 2020-2021 ;
  • Publication d’un livre en 2022 ou 2023 ;
  • Dans le cadre du rapprochement entre l’INALCO et l’EHESS, ce projet alimente en partie le séminaire de master/recherche « Perdre son logement » à l’EHESS[3]

[3] https://enseignements-2019.ehess.fr/2019/ue/1724/

Projet 2.4. Mobilités, migrations, transferts

Responsables : Étienne Boisserie (CREE), Alisa Menshykova (UMR CERCEC-EHESS)

2.4.1. Être réfugié en Europe du Sud-est pendant la dernière phase de la question d’Orient : définitions, représentations, commémorations

Responsables : Joëlle Dalègre (CREE), Nicolas Pitsos (CREE)

Entre les Guerres balkaniques et le traité de Lausanne, en passant par la Grande Guerre, la région de l’Europe du Sud-Est, traversa une période de conflits qui ont marqué à la fois les contemporains et les générations postérieures. Leur mémoire est toujours présente dans l’espace public des sociétés concernées. Ces conflits ont également entraîné des migrations forcées de populations.

Ce projet vise à étudier les processus de production et d’expression d’identifications, d’images sociales, d’appartenances, de stratégies d’intégration/exclusion et de commémorations des événements et de leurs acteurs, autour des réfugiés issus des opérations militaires et/ou des négociations diplomatiques traçant de nouvelles frontières, pendant les années 1912-1923 en Europe du Sud-Est. L’identification concerne toute production de discours où la définition du réfugié, produite par une institution identificatrice extérieure, telle que la famille, l’entreprise, l’école, les syndicats, les partis politiques, les services municipaux, les instances étatiques (justice, ministère de la Santé publique, du Travail, de l’Intérieur, armée, police, Église) les organisations internationales (missions humanitaires), la presse et la littérature. Les images sociales renvoient à l’élaboration et à la diffusion de représentations stéréotypées de ces réfugiés dans divers supports écrits et/ou audiovisuels. Étudier leurs appartenances, implique de comprendre comment les individus concernés s’approprient, refusent, renégocient ou dépassent les identifications et les images leur étant associées.  Ce projet ambitionne de saisir les interactions entre ces trois processus, de définition catégorielle, de description représentationnelle, d’identification personnelle tout en suivant leur évolution à l’aune des événements de la vie sociopolitique, culturelle et économique dans l’Europe du Sud-Est, de l’entre-deux-guerres et jusqu’à nos jours. En même temps, il s’agit d’étudier également les interactions entre ces populations de « réfugiés » et les populations déjà installées sur place dans les sociétés d’accueil, ainsi que les enjeux mémoriels, dans les approches historiographiques, les échos littéraires, les débats médiatiques, déclinés en fonction des différentes séquences historiques et politiques. Concernant cette dimension du projet, il conviendrait de s’interroger sur l’intervention de l’histoire dans les débats publics et vice versa, l’irruption de l’opinion, mémoire « publique », collective, dans les raisonnements et les travaux des historiens et des législateurs. Toujours dans une telle perspective, une importance particulière sera accordée aux phénomènes, expressions-démonstrations de la mémoire collective et de ses degrés d’intégration sélective/partielle ou globale/inclusive du passé et de ses acteurs, ainsi que de son instrumentalisation pour la mise en place de dispositifs de réconciliation ou, au contraire, de stratégies de stigmatisation des pays voisins.
Les travaux de ce projet ont vocation à s’articuler avec ceux du projet de l’axe 3 sur les témoignages de crises, de conflits et d’exils dans les Balkans, des années 1940 à nos jours.
 
Chercheurs associés au projet : Étienne Boisserie (CREE), Nicolas Pitsos (CREE), Joëlle Dalègre (CREE), Bernard Lory (CREE), Aleksandra Kolakovic (Institut d’Études Politiques, Belgrade), Isabelle Depret (Université de Marmara), Iakovos Michailidis (Université Aristote), Dimitris Stamatopoulos (Université Makedonia), Claudiu-Lucian Topor (Université Alexandru Ioan Cuza, Iași), Amotz Giladi (EHESS).

Principales collaborations : UMR SIRICE (Sorbonne-Identités, Relations Internationales, Civilisations d’Europe), Paris-I Panthéon-Sorbonne – Sorbonne Université, Institut d’Études Politiques Belgrade, Université Aristote de Salonique, Université Makedonia de Salonique, Université Alexandru Ioan Cuza de Iași, Université de Marmara, EFA, IFEA, CETOBAC, Centre Norbert Elias (Université d’Avignon).
 
Opérations de recherche envisagées :

  • Un colloque international ;

  • Organisation de tables rondes en collaboration avec les centres culturels des pays d’Europe du sud-est en France, avec comme objectif la diffusion des résultats des travaux de recherche menés dans le cadre du projet. 

Mots-clefs : thématique interdisciplinaire et transnationale ; histoires transfrontalières ; Europe du Sud-Est ; déplacements de populations ; réfugiés ; Question d’Orient ; commémorations ; usages du passé.

2.4.2. Mouvements de population dans l’Europe médiane impériale et post-impériale Responsables : Étienne Boisserie (CREE), Balázs Ablonczy (MTA, Université ELTE, Budapest), Alisa Menshykova (UMR CERCEC-EHESS)

Le cadre spatial est constitué par les trois empires existant en 1914, avec une attention particulière accordée, aux  frontières orientales de l’empire allemand et occidentales de l’empire russe. Le cadre chronologique est celui du premier xxe siècle compris ici comme incluant l’immédiat après Seconde Guerre mondiale. Dans cet espace ainsi délimité, le projet se propose de travailler sur les temps de mouvements majeurs de populations civiles – hors cas spécifique de la Shoah – dans trois directions principales :

  1. Les mouvements intérieurs de population induits par l’occurrence de conflits. Cet angle concerne principalement la question des réfugiés dont nous privilégierons une approche micro-historique et régionalisée. Le champ d’étude principal de cette direction de recherche est la Première Guerre mondiale, aussi bien dans le temps de son déclenchement – qui implique le transfert de populations civiles proches des zones de combat et/ou réputées non fiables – que dans le temps du rapatriement ou de la réorganisation consécutive à la fin du conflit. À l’intérieur de cette séquence chronologique, seront observées les situations contrastées des populations concernées dans la dynamique de recherche ouverte par le colloque de juin 2018 sur les « perspectives locales de la sortie de guerre des territoires austro-hongrois ».

  2. Les transferts de population (expulsions,  échanges, politique de colonisation). Cet aspect de la question permettra d’observer en priorité les changements de population intervenus en Europe médiane dans la décennie 1938-1948 en portant une attention plus spécifique aux périodes 1938-1941 et 1945-1948. Il ne s’agit pas tant d’enjamber la Seconde Guerre mondiale que d’observer l’ampleur des transformations humaines dans une séquence chronologique qui l’inclut sans s’y réduire. L’ensemble de l’espace couvert, de la Baltique à l’Adriatique est soumis à des phénomènes convergents de transformations humaines radicales qui s’étalent sur une décennie. Incidemment, cette direction de recherche peut être reliée à la troisième qui sera observée dans le cadre de ce projet.

  3. Cette troisième direction sera plus spécifiquement consacrée à l’analyse de la politique migratoire française dans le premier XXe siècle. Elle s’appuiera sur les travaux des deux autres directions autant qu’elle pourra les enrichir. Elle reposera sur un atelier de recherche à construire à partir de 2020.

Chercheurs associés : Balázs Ablonczy (MTA, ELTE, Budapest), Gabriela Dudeková (Institut d’histoire de l’Académie slovaque des sciences, HÚ SAV, Bratislava), Iryna Dmytrychyn (CREE), Bruno Drweski (CREE), Francesco Frizzera (Université de Padoue), Irina Gridan (CREE), Anne Grynberg (CREE), Borut Klabjan (European University Institute, Florence), Jernej KOSI (Université de Ljubljana), Antoine Marès (Université Paris-I Panthéon-Sorbonne), Isabelle Davion (Sorbonne Université), Jean-Philippe Namont (post-doctorant), Tamás Révész (Université de Vienne), Kamil Ruszała (Université jagellonne de Cracovie), Urška Strle (Académie slovène des sciences et des arts, SAZU, Ljubljana), Peter Švorc (Université de Prešov, SK), László Vörös (HÚ SAV).

Partenaires institutionnels : Université de Ljubljana, Académie hongroise des sciences, UMR SIRICE, CERCEC, Institut d’histoire de l’Académie slovaque des sciences, Université de Padoue, Université de Vienne.

Réalisations attendues :

Les trois directions de recherche feront l’objet de réalisations de nature différente :

  • Premier volet : deux colloques (2020 et 2023) avec publication d’actes.
  • Deuxième volet (transferts de population, colonisation) : cycle de journée d’études (rythme annuel) à vocation régionale, combinant approches thématique et chronologique.
  • Troisième volet (exil) : Atelier de recherche : « Europe centrale et politique migratoire française ».

Trois ateliers, à un rythme annuel, à compter de 2020.
 
Mots-clés : réfugiés, exil, transferts de population, rapatriement, violences de guerre, guerres mondiales, politique migratoire française, immigration en France, politique de colonisation.

Projet 2.5. Histoire sociale du politique des périodes communiste et post-communiste en Europe Centrale et orientale : élites nationales, influences transnationales

Responsable : Irina Gridan (CREE)

Afin de mieux comprendre les repositionnements politiques et géopolitiques postérieurs aux sorties de la Guerre froide des pays du bloc de l’Est et de l’URSS/Russie, ce projet propose une analyse des recompositions des acteurs de la prise de la décision, de leurs réseaux et de leurs influences, ainsi que des pratiques des élites politiques, de leurs interactions et de leurs sociabilités. En partant du constat de la difficile émergence de la société civile et de ses revendications sur la scène politique à travers l’exemple très actuel des mouvements civiques en Roumanie, nous élargirons par la suite géographiquement la réflexion, en dressant un bilan des politiques de lustration à l’échelle de l’ensemble de la région. Enfin, une approche diachronique visera à interroger, en période communiste comme en période postcommuniste, les vecteurs, le rôle et le poids des politiques d’influence soviétiques puis russes à destination des élites des pays d’Europe centrale et orientale.

Il s’agit également d’aborder à l’aune des archives russes les circulations et les réseaux au sein du CAEM sur les questions environnementales : gestion des ressources, protection des zones humides et des deltas, projets transfrontaliers de parcs nationaux entre Académies des sciences d’URSS et des pays de « démocratie populaire » : Pologne, Tchécoslovaquie, Bulgarie, Roumanie, Hongrie notamment.

Chercheurs associés (et que l’on souhaite associer) au projet : Raluca Alexandrescu (Université de Bucarest), Vasile Buga (INST, Centre d’études russes et soviétiques), Ana Cătănuş (INST, Centre d’études russes et soviétiques), Laurent Coumel (CREE), Catherine Durandin (CREE), Katerina Kesa (CREE), Alexandru Mironov (INST), Sophie Momzikoff (CRHS – SIRICE), Cristina Preutu (Université de Iaşi), Agata Stolarz (Université de Lublin).

Principales collaborations envisagées : GDR Connaissance de l’Europe médiane, CRHS (Centre de recherche en histoire des Slaves), UMR SIRICE (Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe), INST (Institut national pour l’étude du totalitarisme, Bucarest), Centre d’études russes et soviétiques de Bucarest, Faculté de sciences politiques de l’université de Bucarest, Faculté d’histoire de l’Université de Iaşi.

Manifestations de recherche prévues :

  • Automne 2019 : organisation d’une table ronde sur la thématique de la résurgence des sociétés civiles et de leurs difficiles inscription et expression dans l’arène politique, avec participation d’acteurs et de témoins issus de Roumanie et possibilité d’élargir à plusieurs pays d’Europe centrale et orientale ;
  • Printemps 2021 : tenue d’une journée d’étude sur la thématique de l’analyse comparée des renouvellements des personnels politiques et des lustrations en Europe centrale et orientale : modèles, politiques, effets, blocages ;
  • Automne 2021 : publication d’un numéro de revue thématique sur la question des lustrations ;
  • Printemps 2023 : organisation d’un colloque international sur la thématique des vecteurs de l’influence soviétique/russe sur les élites politiques communistes puis postcommunistes de l’espace de l’Europe centrale et orientale : les hommes et les réseaux, les formes matérielles et immatérielles ;
  • Automne 2023 : publication des actes du colloque international susmentionné. 

Mots-clefs : histoire politique ; histoire sociale du politique ; élites ; réseaux ; politiques d’influence soviétiques/russes ; recompositions postcommunistes ; lustrations ; sociétés civiles.

Projet 2.6. Des réformes aux transformations économiques et sociales dans les pays d’Europe centrale et orientale (Assen Slim, Julien Vercueil)

L’effondrement du système socialiste a entraîné l’élaboration de plusieurs conceptions de la transition, parfois résumées à l’opposition entre d’une part les tenants d’une vision téléologique du changement, lui proposant un modèle a priori, et d’autre part ceux qui proposent des visions évolutionnaires et historicisées, rejetant tout finalisme dans l’analyse des transformations.

Ces débats ont changé d’objet, mais les approches restent marquées par cette séparation méthodologique. Ce projet de recherche se propose de (1) confronter les approches du changement appliquées aux économies d’Europe centrale et orientale et d’Eurasie, (2) contribuer à la construction d’un cadre d’économie politique susceptible de rendre compte des transformations contemporaines de ces sociétés, et (3) dégager et analyser les enjeux des rapports de ces pays à l’Union européenne, notamment dans les domaines de l’intégration économique et institutionnelle.

1. Les conceptions du changement systémique 
Le changement systémique ayant eu lieu à des rythmes et selon des modalités différentes dans la région malgré les approches souvent unificatrices des grandes institutions internationales (FMI, Banque mondiale, OCDE, UE, BERD), ces dernières ont été forcées d’intégrer quelques résultats obtenus par les approches alternatives du changement systémique, comme l’importance des institutions formelles et informelles dans la réponse des acteurs individuels et collectifs aux impulsions politiques, le rôle du rythme et de la cohérence des réformes dans leur efficacité, la nécessité de prendre en compte la dimension historique dans la compréhension des trajectoires (path dependency). Notre hypothèse est que ce cadre d’économie institutionnelle peut s’avère utile non seulement pour appréhender les transformations économiques et sociales dans les PECO mais également pour se saisir de changements majeurs de modèles de croissance (liés aux problématiques d’innovation socio-économique, de développement durable, d’économie collaborative, sociale et solidaire, ou de société de décroissance), dans les pays de la zone couverte par le CREE-INALCO.

2. Les transformations socio-économiques contemporaines dans les PECO 
Les transformations économiques et sociales dans les PECO ont donné lieu à des « surprises de la transformation » (M. Ellman). Ces situations inattendues, parfois contradictoires avec les objectifs initialement fixés, touchent les questions monétaires (inflation inertielle, W. Andreff), macro-économiques et productives (récession transformationnelle, J. Kornaï), microéconomiques et managériales (enracinement des managers, non-renouvellement des élites économiques, B. Chavance, E. Magnin, G. Mink), ou de gouvernance d’entreprise (propriété enchevêtrée, E. Magnin). Les conséquences socio-économiques du changement, d’abord en termes de pauvreté, puis en termes de disparités socio-économiques, n’ont pas toujours été prises en compte par initiateurs des réformes systémiques. Notre programme visera à proposer des analyses de ces transformations qui intègrent la dimension sociale. 

3. La relation à l’Union européenne 
Les élargissements de 2004, 2007 et 2013 ont créé une nouvelle géo-économie de l’Europe centrale et orientale. La définition de l’acquis communautaire et les prescriptions associées, la succession de programmes d’assistance de l’UE (PHARE, ISPA, SAPARD), les accords commerciaux de première et deuxième générations et les regroupements sub-régionaux ont reconfiguré la relation économique des pays de la région avec leurs partenaires d’Europe occidentale. En une période où l’UE connaît une crise institutionnelle et politique, les questions de convergence/divergence, de solidarité, mais aussi de concurrence intra-communautaire se trouvent au centre des réflexions. Il s’agit ici d’en détailler les enjeux pour esquisser les perspectives de la construction européenne et de l’évolution future de ses relations avec ses voisins.

Principales collaborations envisagées :
Laboratoire Dynamique des sciences sociales et recomposition des espaces (Ladyss, Paris 7 Diderot) au sein duquel plusieurs de nos collègues économistes travaillent sur les transformations économiques en Europe de l’Est. Poursuite du projet collectif de recherche avec les auteurs du Tableau de bord des pays d’Europe centrale et orientale et d’Eurasie (Presses de l’INALCO, 2019).

Manifestations de recherche :

  • Journée d’études sur les changements de paradigme organisée par le GDR Europe médiane et le CREE
  • Préparation de la publication biennale du Tableau de bord des pays d’Europe centrale et orientale et d’Eurasie (horizon 2021)
  • Atelier sur les approches du changement systémique (courant 2021).
  • Publication d’un dossier thématique sur les transformations sociales en Europe de l’Est dans une revue académique.

Mots-clefs :
Transition économique, analyse du changement systémique, transformations économiques et sociales dans les PECO, institutions formelles et informelles, élargissement de l’UE, Convergence/divergence, programme d’assistance, politiques européennes.