Slimane Benaïssa. Une mémoire algérienne entre deux rives

Rencontre-hommage avec le dramaturge Slimane Benaïssa organisée par le Lacnad - Langues et Cultures du Nord de l’Afrique et Diasporas (Inalco).
Slimane Benaïssa
Slimane Benaïssa © DR‎

Né en Algérie en 1943, Slimane Benaïssa est aujourd’hui considéré comme l’un des dramaturges les plus importants de la scène théâtrale maghrébine et arabe. Exceptionnellement riche, son parcours témoigne d’une créativité artistique, d’un engagement intellectuel, humaniste et citoyen qui ont pris différentes formes pour s’inscrire dans les évolutions socio-historiques et culturelles de son pays. Qu’il s’agisse de la défense d’une identité nationale débarrassée des scories idéologiques d’un certain nationalisme étriqué, de la célébration d’une langue algérienne (darja) à la fois moderne et héritière des grands maîtres de la poésie traditionnelle, de la dénonciation d’un système politique incapable de concrétiser les idéaux de la révolution du 1er novembre 1954, les thèmes de son œuvre théâtrale ou romanesque ne cessent d’interroger les profondeurs socio-anthropologiques et les imaginaires souvent paradoxaux de sa société. En outre, si l’on évoque son dialogue ininterrompu et particulièrement fécond avec les milieux culturels et artistiques français, on peut véritablement voir en la personne de Slimane Benaïssa un « passeur de mémoire » entre les deux rives. Une mémoire partagée, pour le pire et le meilleur, mais qu’il importe de ne pas abandonner aux seuls « spécialistes » et autres manipulateurs patentés. Mais n’est-ce pas là le rôle essentiel des artistes et des créateurs ?

Entamée à la fin des années 1960, la production théâtrale de Slimane Benaïssa rencontre très vite un incontestable succès populaire à travers l’Algérie. Avec des succès tels que Boualem zid el-goudam (1974), Babour Ghraq (1983) ou encore Rak khouya wana Echkoun (1991), il rend compte de manière magistrale des dérives socio-politiques et des contradictions idéologiques auxquelles doit faire face la population. A partir de 1993, son départ forcé pour la France lui offre l’occasion de révéler toute l’étendue de ses talents à un nouveau public : dramaturge, acteur (pour le théâtre mais aussi pour le cinéma et la télévision), metteur en scène, théoricien et essayiste. Parmi ses productions théâtrales les plus marquantes, on retiendra Les Fils de l’amertume ou Prophètes sans Dieu, des spectacles qui ont été repris sur de nombreuses scènes françaises. Pour ce qui est de la production romanesque, citons Le Silence de la falaise (2001) ou Les Colères du silence (2005). Enfin, sur un autre registre, il est important de signaler que sa longue expérience de la gestion des institutions culturelles (et en particulier des institutions théâtrales) lui ont valu d’être nommé

Commissaire du Festival international de théâtre de Bejaia en 2018. Récipiendaire du doctorat Honoris Causa de L'Inalco en 2005, Slimane Benaïssa nous fait l’honneur de revenir parmi nous et de participer à une rencontre-hommage au cours de laquelle il pourra nous présenter le dernières avancées de son travail mais aussi échanger avec un panel de spécialistes et avec le public.

Programme

17h30 – 17h45  - Présentation
Alexandrine Barontini (Directrice adjointe du Lacnad), Mourad Yelles (Professeur émérite, membre du Lacnad), Slimane Benaïssa (auteur, metteur en scène, comédien)

17h45 – 18h05 - Slimane Benaïssa à l’Inalco ou le retour du guwwâl
Dominique Caubet (Professeur émérite, membre du Lacnad)

18h05 - 18h25  - Slimane Benaïssa : l’alchimie du verbe
Mourad Yelles (Professeur émérite, membre du Lacnad)

18h30 - 19h30 - Slimane Benaïssa et la scène théâtrale algérienne
Table-ronde en présence de Slimane Benaïssa, animée par Mourad Yelles (Professeur émérite), avec Alexandrine Barontini (Maîtresse de conférence), Dominique Caubet (Professeur émérite).

19h30 - 20h00 - Débat

20h00 - Cocktail 

Slimane Benaïssa signera ses dernières parutions à la fin de la rencontre-hommage.

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