Intégration de l’Histoire dans une classe du coréen langue d’origine (CLO) – le cas de l’École coréenne de Paris

Le début de l’enseignement du coréen langue étrangère (CLE) remonte aux temps anciens où les Coréens connaissaient les premiers échanges avec des étrangers (début du VIIIe siècle). Cependant, les didacticiens/linguistes coréens indiquent que le véritable commencement du CLE, en tant que domaine de recherche dont nous parlons ici, a seulement commencé avec la fondation de l’institut d’Yonsei en 1959, premier établissement de CLE à Séoul.
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1. Historique et état des lieux de l’enseignement du coréen à l’étranger 

La recherche sur le domaine concerné s’est accélérée[1] , notamment au début des années 2000 avec l’augmentation rapide du nombre d’apprenants étrangers du coréen grâce au développement économique, ainsi qu’à la stabilisation du régime politique de la Corée du Sud. Par ailleurs, le multiculturalisme s’est progressivement installé dans la société coréenne en raison de la forte augmentation des travailleurs étrangers et des mariages interculturels internationaux, ayant entraîné la nécessité de construire l’éducation du coréen adaptée à cette population. Sur le plan extérieur, le nombre de Coréens à l’étranger s’est accru (7,5 millions en 2019), nécessitant d’apprendre la langue et la culture coréennes pour leur transmission auprès des jeunes générations. Ainsi, l’enseignement du CLE s’est développé par rapport aux changements intérieurs et extérieurs de la Corée.
 
Désormais, le CRE (auparavant chaeouedongpo / 재외동포) vise trois catégories de publics : les apprenants étrangers, les enfants issus de familles mixtes (multiculturelles) résidant en Corée, ainsi que les Coréens résidant à l'étranger et leurs descendants. En particulier, les études sociolinguistiques-didactiques sur l’enseignement du CLE pour les apprenants CRE se mettent rapidement en place en tant que domaine à part entière vers les années 2000, et nous parlons, depuis lors, de l’enseignement du coréen langue d’origine (CLO). Celui-ci s’appuie sur la notion de « Heritage language (HL) » proposée par Valdès (2000) et reprise par Cho (2014 : 402), en tant qu’une langue moins maîtrisée que la langue dominante, marquée par sa marginalité et sa tendance minoritaire ; elle n’est ni une langue maternelle, ni une langue seconde, ni non plus une langue purement étrangère.
 
2. L'École coréenne 
 
L’École coréenne compte un total de 1790 établissements dans le monde. Il s’agit d’une organisation associative, non-gouvernementale qui joue un double rôle en tant que centre d’éducation du coréen à l’étranger et représentante de la communauté coréenne. Elle réunit les descendants des immigrants coréens et leur permet de préserver la langue, la culture, ainsi que l’identité coréennes. Malgré leur place considérable dans l’enseignement du CLO, les Écoles coréennes restent dans un contexte relativement lacunaire à cause de problèmes financiers, tels que le manque de salles de cours et d’équipements.
 
L’École coréenne de Paris, notre terrain de recherche, présente l’histoire la plus longue parmi les 13 Écoles coréennes basées en France. Pendant l’année scolaire 2020-2021, un total de 135 élèves y étaient inscrits, dont 101 issus de couples mixtes franco-coréens, 34 issus de familles coréennes et 5 élèves provenant de familles françaises ne présentant pas de lien de sang avec la Corée. L’école offre avant tout aux élèves de cycle 1 à 4[2] l’opportunité d’apprendre la langue et la culture coréennes, mais elle vise également à promouvoir le développement interculturel entre la France et la Corée, et à former des citoyens du monde à long terme (tiré du site de l’École coréenne de Paris).
 
En ce qui concerne l’éducation à l’École coréenne en général, les didacticiens du CLO critiquent, le plus souvent, l'absence de programmes, de ressources pédagogiques et de manuels adaptés à la pluralité des élèves, c’est-à-dire, la double culture et le bilinguisme, ainsi que l’hétérogénéité de leur profil (niveau en langue coréenne, âge, situation familiale, objectifs et motivations).
 
Il existe également un fort déséquilibre entre les compétences visées par les cours : la compétence linguistique et la compétence socio-culturelle. L’enseignement du CLO se concentre généralement sur l’apprentissage du lexique et de la grammaire, négligeant le développement des compétences socioculturelle et interculturelle des élèves qui peuvent être atteintes via l’apprentissage de la culture et de l’histoire. Cette tendance à dissocier la langue et la culture est également remarquée dans le discours de la directrice de l’École coréenne de Paris : « […] Ce n’est pas une école officielle mais un établissement d’enseignement pour les Coréens résidant à l’étranger qui vise avant tout l’apprentissage de la langue. Après, si possible, nous pouvons y intégrer l’histoire et la culture en tant que contenus ».
 
L’enseignement du CLO privilégie ainsi le développement de la compétence langagière, montrant que la méthodologie de cet enseignement se fonde encore sur l’approche traditionnelle au lieu d’adapter une démarche communicative et une perspective actionnelle qui mettent en valeur le savoir-faire et le savoir-agir des apprenants. Cependant, comme nous avons pu le constater dans la définition que donne la loi gouvernementale sur l’École coréenne, c’est un lieu qui enseigne la langue, la culture et l’histoire coréennes.
 
De plus, selon le règlement établi en 2003, l’objectif de l’enseignement du CLO est aussi de « renforcer la compétence, le droit et les intérêts des Coréens résidant à l'étranger sur le sol de leur pays de résidence » (Park, 2008 : 25). Il s'agit donc non seulement de fournir aux élèves des connaissances langagières, mais aussi de les guider vers une meilleure représentation de soi et de leur pays d’origine, grâce à la compréhension de la Corée à travers l’apprentissage de la culture et de l’histoire. L’enseignement du CLO propose donc une véritable rencontre avec l’Autre pour les CRE nés et ayant grandi dans un environnement autre que la Corée. Cette expérience de l’altérité permet également aux élèves de favoriser la relation entre la culture de leur pays de résidence et la Corée, de se réconcilier avec leur double culture, leur mixité, de réfléchir et de légitimer leur pluralité.
 
3. Pourquoi enseigner l’Histoire ? 
 
Pour répondre à cette question, il convient de revenir sur la réflexion épistémologique afin d’éclairer la relation entre la langue et l’Histoire. Dans le domaine de la didactique des langues, il est rare d'attribuer une place à part entière à l’Histoire. Quelques recherches existent, mais elles concernent plutôt l’enseignement de l’Histoire en tant que discipline non-linguistique (DNL), notamment dans le cadre d’une section internationale - ce qui constitue d’ailleurs un domaine fort peu exploité (Duverger, 2011 : 10), néanmoins très peu dans le secteur de l’enseignement des langues étrangères (Koulmann, 2018) ou des langues d’origine. Cependant, la langue et l’Histoire présentent une relation étroite digne d’être étudiée car toutes deux rejoignent le processus de reconfigurations culturelles et identitaires que la didactique des langues vise à atteindre (Spaëth, 2017).
 
L’Histoire en tant qu’enseignement de la culture et de la civilisation dans une classe de langue
 
La méthodologie de l’enseignement de la langue évolue afin de développer la compétence linguistique et les compétences culturelle, interculturelle et co-culturelle des apprenants pour une intercompréhension profonde avec l’Autre. C’est au titre de cette réflexion que la notion de culture dans l’apprentissage de la langue doit être envisagée en tant que moyen de s’approprier les pratiques partagées des locuteurs natifs. Selon Beacco (2000 : 157), « tout enseignement/apprentissage des langues est ainsi mis en relation avec d’autres comportements, d’autres croyances, rythmes et habitudes, d’autres paysages, d’autres mémoires ». L'enseignement de la langue nécessite donc obligatoirement une dimension culturelle afin de répondre au besoin des apprenants de connaître et de s'approprier la culture relative à la langue cible. Ainsi, si la langue et la culture sont interdépendantes, elles sont aussi interchangeables.
 
En ce qui concerne l’Histoire, elle ne renvoie pas uniquement à des savoirs, elle permet également de saisir l’évolution d’une culture dans le temps. Elle aide à comprendre la société en y ajoutant la notion de passé, c’est-à-dire, l’évolution des populations dans cette société, du passé au présent en construisant une mémoire collective. C’est ainsi que l’Histoire est très liée à la culture.
 
La notion de culture est souvent confondue avec celle de civilisation. La civilisation en tant qu’ensemble des pratiques culturelles a souvent été négligée dans l’enseignement des langues. De cette manière, en explorant la notion de civilisation et sa valeur, il est possible d’éclairer la place de l’Histoire en didactique des langues, car tout comme la civilisation, l’Histoire s’intéresse à l’évolution d’une société. D’un point de vue historique, on pourrait intégrer la notion d’histoire culturelle afin de légitimer la relation entre l’Histoire et la culture. Ce courant de recherche historique tend à étudier « l’ensemble des représentations collectives propres à une société » (Ory, 1987 : 68). Il s’agit de comprendre l’Histoire comme la réunion de l’imaginaire d’une société et du savoir-vivre partagé d’une époque. Il serait donc intéressant de comprendre la notion de l'Histoire dans l’enseignement de la culture sous l’angle de l’histoire culturelle.
 
Chez les didacticiens coréens (Park Kab-su ; Jin Dae-yeon), la nécessité d'enseigner la culture en CLE a déjà été revendiquée. Pour une véritable communication en coréen, il faut que les apprenants maîtrisent non seulement la sémantique et la syntaxe, mais aussi la culture et la sociologie. L’Histoire représentant l’évolution d’une société peut devenir un outil leur permettant d’approfondir leurs connaissances sur la vie et la culture des locuteurs coréens. En définitive, allier les aspects linguistique, culturel et historique d’une langue est nécessaire afin que l’apprenant en maîtrise l’usage et qu'il sache communiquer et agir par cette langue.
 
Identité, langue et Histoire
 
Selon Charaudeau, « la langue n’est pas le tout du langage » (2001 : 343), elle représente la culture, les mœurs, les pensées, les habitudes des gens qui la parlent. Il convient donc de prendre conscience du discours de la langue, des « manières de parler de chaque communauté » qui sont porteuses de culture. Par conséquent, l’identité linguistique se distingue de l’identité discursive (ibid. : 343). Partager la même identité discursive signifie partager les mêmes mœurs, les mêmes coutumes. C’est la communauté discursive qui génère l’identité culturelle en partageant les mêmes pensées, les mêmes valeurs et représentations qui sont attribuées à l'usage d’une langue. C’est ainsi que la langue, porteuse de culture, ou plutôt son usage, participe à la construction de l’identité culturelle. Elle est donc un vecteur de l’identité. En outre, la langue nous invite, à l’aide de la communication, à « la médiation de l’Autre » susceptible de conduire à la formulation discursive de l’identité (Abdallah-Pretceille, 1986 : 307).
 
De son côté, l’Histoire véhicule l’attachement d’un individu à son groupe, la formation de l’identité collective par l’Histoire est connue. Ainsi, l’Histoire est aussi un vecteur de l’identité collective, qui guide un individu pour trouver un groupe de gens qui partagent le même passé que lui. Dans cette perspective, l’enseignement de l’Histoire coréenne pour les élèves franco-coréens se rapproche de ce processus de transmission de la mémoire collective qui éveille l’identité coréenne. Notre cours vise à transmettre l’Histoire sous forme de mémoire collective où les élèves reconnaîtront progressivement leur identité coréenne.
 
En dépit de cette démarche théorique qui explique la place de l’Histoire dans l’apprentissage des langues, la recherche sur cette discipline reste marginale. Elle n’est pas encore mise en pratique. Ci-dessous figurent les démarches méthodologiques de cet enseignement à travers des éléments historiques intégrés dans deux manuels du CLO ainsi que dans un manuel d’Histoire coréenne pour les CRE.
 
4. Comment enseigner l’Histoire ? - la place de l’Histoire dans le manuel du CLO : pratique et méthodologie   
 
La nécessité de créer des manuels du CLO a commencé à être revendiquée dans quelques Écoles coréennes, notamment celles aux États-Unis qui accueillent un grand nombre d’élèves coréano-américains. Les extraits suivants sont tirés de deux manuels du CLO, réalisés avec le soutien des établissements gouvernementaux coréens (Ministère coréen de l’Éducation nationale, Institut national de l’éducation internationale), ainsi que celui de la Fondation internationale de l'éducation du coréen qui contient des éléments de l’Histoire coréenne. Les deux manuels ici présentés sont les premiers à avoir introduit en 2015 l’Histoire dans l’enseignement du CLO. En particulier, le manuel Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger a été réédité en 2020.
 
4.1.  Exemple 1 : Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger, 6-2 (재외동포를 위한 한국어, [2015]2020) 

Fig.1 : Couverture de Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger, 6-1 et 6-2 © 2020, Ministère coréen de l’Éducation nationale.

Fig.1 : Couverture de Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger, 6-1 et 6-2 © 2020, Ministre coréen de l’Éducation nationale.
Fig.1 : Couverture de Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger, 6-1 et 6-2 © 2020, Ministre coréen de l’Éducation nationale. © DR‎

Le manuel Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger se compose de six volumes comprenant chacun deux tomes. Le dernier tome (6) de l’ouvrage est destiné aux adolescents qui ont le niveau avancé en coréen.  

Le manuel est élaboré sur plusieurs axes thématiques. Le premier chapitre du livre 6-2, « Culture et histoire du monde » aborde les éléments culturels et historiques de la Corée, mais aussi ceux d’autre pays. Les deux dernières unités du chapitre : 3. Jours et événements qui ont changé le monde et 4. Mes personnages modèles, sont consacrées à l’Histoire. La méthode d’enseignement s’appuie principalement sur la comparaison entre les événements et les personnages historiques de la Corée et ceux d’autres pays du monde afin de montrer la diversité culturelle et l’interculturalité. En parcourant la relation entre l’Histoire coréenne et l’Histoire mondiale, leurs différences, les croisements et leur diversité, les apprenants peuvent développer leur compétence interculturelle et co-culturelle leur permettant de comprendre, d’agir et de vivre avec l’Autre. Cela mène à la compréhension de l’altérité et à la formation de citoyens du monde chez les élèves.

Table des matières du manuel Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger, 6-2 (2020)
Table des matières du manuel Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger, 6-2 (2020) © DR‎

Fig.2-1 : Extraits de l’unité 3 : Jours et événements qui ont changé le monde dans Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger (p.40-43) © 2020, Ministère coréen de l’Éducation nationale.

Extrait de l’unité 3 : Jours et événements qui ont changé le monde
Extrait de l’unité 3 : Jours et événements qui ont changé le monde © DR‎
  • L’unité 3 consiste non seulement à présenter les événements historiques survenus en Corée, mais elle vise aussi à exposer l’évolution du monde et la société à travers les moments marquants de l’Histoire mondiale. Dans les extraits de l’unité 3, les images illustrant le premier pas sur la lune en 1969, la chute du mur de Berlin en 1989, ou encore la naissance des civilisations selon les différentes aires géographiques (Fig.2-1).
  • Ce tableau chronologique expose des événements importants de l’Histoire mondiale, à partir du premier voyage de Christophe Colomb en Amérique en 1492 jusqu’à nos jours. On y trouve également la guerre coréenne (1950). La comparaison entre les éléments tirés de l’Histoire mondiale avec ceux de l’Histoire coréenne permet aux élèves d’appréhender une meilleure compréhension sur soi et l’Autre, de reconfigurer l’image de soi. Il s’agit d’un dispositif de l’éducation interculturelle et de l’altérité (Fig.2-2).

Fig.2-2 : Tableau chronologique de l’histoire du monde dans l’unité 3 de Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger (p.48) © 2020, Ministère coréen de l’Éducation nationale.

Fig.2-2 : Tableau chronologique de l’histoire du monde dans l’unité 3 dans Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger (p.48) © 2020, Ministre coréen de l’Éducation nationale.
Fig.2-2 : Tableau chronologique de l’histoire du monde dans l’unité 3 dans Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger (p.48) © 2020, Ministre coréen de l’Éducation nationale. © DR‎

De la même manière, l’unité 4 compare des grandes figures historiques et culturelles de la Corée avec celles d’autre pays (Fig.2-3).

Fig.2-3 : Extraits de l’unité 3 dans Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger (p.62-63) © 2020, Ministère coréen de l’Éducation nationale.

Fig.2-3 : Extraits de l’unité 3 dans Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger (p.62-63) © 2020, Ministre coréen de l’Éducation nationale.
Fig.2-3 : Extraits de l’unité 3 dans Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger (p.62-63) © 2020, Ministre coréen de l’Éducation nationale. © DR‎

De la même manière, l’unité 4 compare des grandes figures historiques et culturelles de la Corée avec celles d’autre pays (images ci-dessous).
 
< Extrait de l’unité 4. : Mes personnages modèles >

4.2. Exemple 2 : Coréen adapté – pour les Coréens résidant dans des pays francophones (CM1 et CM2) tome 5, 6/맞춤 한국어 5, 6 – 프랑스어권, 2012)

Fig.3 : Couverture de Coréen adapté, –  pour les Coréens résidant dans des pays francophones (CM1 et CM2) tome 5,6 © 2012, Ministère coréen de l’Éducation nationale.

Fig.3 : Couverture de Coréen adapté, –  pour les Coréens résidant dans des pays francophones (CM1 et CM2) tome 5,6 © 2012, Ministre coréen de l’Éducation nationale.
Fig.3 : Couverture de Coréen adapté, – pour les Coréens résidant dans des pays francophones (CM1 et CM2) tome 5,6 © 2012, Ministre coréen de l’Éducation nationale. © DR‎

Ce manuel s’adresse aux enfants et adolescents d’origine coréenne vivant dans des pays francophones. Les tomes 5 et 6 correspondent aux élèves de CM1 et CM2, qui sont inscrits à l’École coréenne de leur région et possédant un niveau avancé en coréen.
 
L’unité est constituée de 8 parties, dont les six premières visent à développer de manière équivalente les quatre compétences linguistiques : compréhension orale et écrite, production orale et écrite. Les deux dernières parties alternent entre la culture et l’Histoire. Celle intitulée « Apprenons l’Histoire » présente l’Histoire coréenne de manière chronologique depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Le tome 5 informe sur l’Histoire coréenne depuis la préhistoire, puis sur les royaumes de Gojoseon, Goguryeo, Baekje, Silla et Balhae. Le dernier tome se concentre sur l’Histoire des royaumes de Goryeo et de Choson, puis sur l’occupation japonaise et l’époque contemporaine. Cette partie est présentée sous forme de bandes dessinées montrant des dialogues entre deux enfants.
 
C’est un outil qui incite les élèves à apprendre l’Histoire et à interagir en classe. Le tableau ci-dessous montre les éléments historiques insérés et présentés dans ces deux ouvrages.

Table des matières du tome 5, 6.

Table des matières du tome 5, 6.
Table des matières du tome 5, 6. © DR‎

Exemples : extraits tirés de « Apprenons l’Histoire » du manuel tome 5 (Ministère coréen de l’Éducation nationale, 2012 : 25-26 93-94)

Fig.4-1 : Extraits de l’unité 2 du manuel tome 5 : « Apprenons l’histoire » Histoire du Dolmen (p.25-26) © 2012, Ministère coréen de l’Éducation nationale

Fig.4-1 : Extraits de l’unité 2 du manuel tome 5 : « Apprenons l’histoire » Histoire du Dolmen (p.25-26) © 2012, Ministre coréen de l’Éducation nationale
Fig.4-1 : Extraits de l’unité 2 du manuel tome 5 : « Apprenons l’histoire » Histoire du Dolmen (p.25-26) © 2012, Ministre coréen de l’Éducation nationale © DR‎

Fig.4-2 : Extraits de l’unité 10 du manuel tome 5 : « Apprenons l’histoire » Histoire du royaume de Paekche (p.25-26) © 2012, Ministère coréen de l’Éducation nationale

Fig.4-2 : Extraits de l’unité 10 du manuel tome 5 : « Apprenons l’histoire » Histoire du royaume de Paekche (p.25-26) © 2012, Ministre coréen de l’Éducation nationale
Fig.4-2 : Extraits de l’unité 10 du manuel tome 5 : « Apprenons l’histoire » Histoire du royaume de Paekche (p.25-26) © 2012, Ministre coréen de l’Éducation nationale © DR‎

Exemples : extraits tirés de « Apprenons l’histoire » du manuel (tome 6) (idem : 61, 113-114, 129)

Fig.5-1 : Extrait de l’unité 6 du manuel tome 6 : « Apprenons l’histoire » Rois de la dynastie de Choson (p.61) © 2012, Ministère coréen de l’Éducation nationale

Fig.5-1 : Extrait de l’unité 6 du manuel tome 6 : « Apprenons l’histoire » Rois de la dynastie de Choson (p.61) © 2012, Ministre coréen de l’Éducation nationale
Fig.5-1 : Extrait de l’unité 6 du manuel tome 6 : « Apprenons l’histoire » Rois de la dynastie de Choson (p.61) © 2012, Ministre coréen de l’Éducation nationale © DR‎

Fig.5-2 : Extraits de l’unité 12 du du manuel tome 6 : « Apprenons l’histoire » : Guerre de Corée (p.113-114) © 2012, Ministère coréen de l’Éducation nationale

Fig.5-2 : Extraits de l’unité 12 du du manuel tome 6 : « Apprenons l’histoire » : Guerre de Corée (p.113-114) © 2012, Ministre coréen de l’Éducation nationale
Fig.5-2 : Extraits de l’unité 12 du du manuel tome 6 : « Apprenons l’histoire » : Guerre de Corée (p.113-114) © 2012, Ministre coréen de l’Éducation nationale © DR‎

Pour intégrer l’Histoire (Antiquité, Moyen-Âge et Époque moderne) qui comportent des lexiques difficiles, le manuel a choisi la forme ludique (la bande dessinée). L’utilisation des ressources multimédias, tels que les dessins et les photos, peut favoriser la compréhension de l’Histoire et son accessibilité.

Fig.5-3 : Extrait de l’unité 14 du manuel tome 6 : « Apprenons l’histoire » : Coréens résidant à l’étranger et famille multiculturelle (p.129) © 2012, Ministère coréen de l’Éducation nationale.

Fig.5-3 : Extrait de l’unité 14 du manuel tome 6 : « Apprenons l’histoire » : Coréens résidant à l’étranger et famille multiculturelle (p.129) © 2012, Ministre coréen de l’Éducation nationale.
Fig.5-3 : Extrait de l’unité 14 du manuel tome 6 : « Apprenons l’histoire » : Coréens résidant à l’étranger et famille multiculturelle (p.129) © 2012, Ministre coréen de l’Éducation nationale. © DR‎

Dans l’unité 14 du tome 6, la partie « Apprenons l’Histoire » présente l’Histoire des Coréens résidant à l’étranger au sein d’une famille multiculturelle. Bien que les manuels du CLO sont destinés aux publics issus de la diaspora coréenne, sa présence dans cet ouvrage reste relativement marginale. Le manuel cherche avant tout à transmettre l’identité nationale coréenne. En revanche, la prise en compte de la diaspora coréenne dans l’enseignement du CLO est essentielle afin que les élèves puissent construire une meilleure représentation de leur identité en tant que CRE. De cette manière, ils peuvent également favoriser le métissage culturel, légitimer leur pluralité. Cette première présence des éléments sur la diaspora coréenne est donc encourageante.  
 
Ces deux exemples de manuel de CLO montrent le début de la présence de l’Histoire dans les manuels de CLO. Cependant, son enseignement y occupe encore une place relativement limitée. Il n’est pas accessible à tout le monde car l’Histoire n’est généralement intégrée dans ces manuels que pour les élèves de cycle 3-4 dotés d’un niveau avancé de coréen. Cette discipline apparaît comme un contenu supplémentaire du manuel dans le but d’enrichir et de compléter simplement le volet culturel (notamment dans le premier manuel). Si sa position reste secondaire, ce phénomène est tout de même encourageant car ces manuels mettent désormais en valeur l’interculturalité, la diversité à travers l’Histoire tout en réalisant l’objectif de l’apprentissage du coréen.
 
Malgré ces efforts et des améliorations considérables, rares sont les professeurs des écoles coréennes qui utilisent réellement ces manuels dans leurs cours. À cet égard, quelques formateurs du CLO pensent que ces manuels sont inadaptés à la pluralité linguistique, culturelle et identitaire des élèves. Selon la directrice de l’École coréenne de Paris, les formateurs ont tendance à préférer les manuels scolaires utilisés en Corée alors que la qualité de ces deux ouvrages est souvent jugée insuffisante pour offrir un enseignement satisfaisant correspondant à l’attente des parents. Du côté de l’ancienne directrice de l’École coréenne de New-York, les manuels concernés n’ont jamais été utilisés pendant son exercice, les ayant considérés comme inadaptés à la mentalité/sensibilité et à la compétence linguistique et culturelle des élèves. C’est dans ce contexte que les professeurs des Écoles coréennes et les enseignants-chercheurs spécialisé s en CLE/CLO ont commencé à souligner la nécessité de créer de nouveaux manuels focalisés sur l’Histoire et la culture coréenne, davantage adapté au niveau linguistique et au contexte culturel et identitaire des enfants-adolescents issus des CRE. En répondant à cette demande, un projet gouvernemental « Création du manuel d’Histoire pour les Coréens vivant à l’étranger » a été lancé.
 
4.3. Exemple 3 : Compréhension de la Corée (2016) et Compréhension et Histoire de la Corée (2019, publications prévue en 2022) 

À l’issu de ce projet, deux manuels d’histoire été créés : Compréhension de la Corée (2016) et Compréhension et histoire de la Corée (publication prévue en 2022). Cet article concerne notamment le deuxième ouvrage et la recherche sur la pratique et la modalité d’enseignement afin d’intégrer ce livre en cours du CLO.
 
Fig.6 : Couverture du manuel Compréhension de la Corée © 2016, Ministère coréen de l’Éducation nationale.

Fig.6 : Couverture du manuel Compréhension de la Corée © 2016, Ministre coréen de l’Éducation nationale.
Fig.6 : Couverture du manuel Compréhension de la Corée © 2016, Ministre coréen de l’Éducation nationale. © DR‎

Comparé au premier tome qui présente l’Histoire coréenne selon des axes thématiques, Compréhension et histoire de la Corée offre un apprentissage approfondi de l’Histoire de manière chronologique et générale. Il correspond à la classe de CLO avancé, aux adolescents du cycle 4.
 
Table des matières du manuel Compréhension et histoire de la Corée (publication prévue en 2022)

Table des matières du manuel Compréhension et histoire de la Corée (publication prévue en 2022)
Table des matières du manuel Compréhension et histoire de la Corée (publication prévue en 2022) © DR‎

Le manuel met l’accent sur le développement et l’attachement identitaire des élèves coréens résidant à l’étranger. D’une part, l’enseignement de l’Histoire coréenne leur permet de reconnaître l’identité coréenne et de se l’approprier ; d’autre part, il les conduit à vivre l’expérience de la diversité, de différents points de vue, et leur permet d’acquérir des valeurs des citoyens du monde.
 
L'ouvrage intègre également une approche ludique et interactionnelle. La place des activités créatives, telles que le jeu, la discussion et l'écriture, est aussi importante que celle de la partie descriptive des contenus. Le manuel comporte même un « Workbook », un cahier du travail avec des activités associées à chaque unité. Cette forme ludique vise à augmenter la motivation des élèves et à faciliter l’acquisition de connaissances historiques.
 
Fig.7 : Réalisation des activités dans le manuel d’histoire coréenne en cours de CLO © 2020, Jiye Seo

Fig.7 : Réalisation des activités dans le manuel d’histoire coréenne en cours de CLO © 2020, Jiye Seo
Fig.7 : Réalisation des activités dans le manuel d’histoire coréenne en cours de CLO © 2020, Jiye Seo © DR‎

En outre, l’approche interculturelle est particulièrement mise en valeur dans ce manuel. Destiné aux élèves qui évoluent dans des contextes autres que le cadre coréen, le livre tente de montrer et de valoriser la diversité culturelle, et de nourrir l’interaction culturelle à travers les exercices/activités.
 
Exemples.
1. Activité sur les mythes fondateurs de chaque pays
2. Exercice de lecture, consistant à comparer le théâtre masqué traditionnel de chaque pays.
3. Comparaison des mouvements et des personnages ayant résisté dans les pays asiatiques contre la colonisation des pays impérialistes.
 
Ces activités interculturelles fondées sur le comparatisme offrent aux élèves l’expériences de l’altérité et de la diversité culturelle, et leur transmet des valeurs universelles, comme la tolérance et la paix.
 
En plus du comparatisme, la méthode de transfert culturel, peut être appliquée afin d’aborder l’interculturalité et la diversité culturelle dans l’enseignement de l’Histoire. La notion de transfert culturel est d’abord une méthode historique, basée sur la fluidité et le caractère transnational de la culture. Elle met l’accent sur « un mouvement d’objet, de personnes, de populations, de mots, d'idées, de concepts entre deux espaces culturels », et s’intéresse au processus du métissage culturel (M. Espagne, 1999 : 286, cité par B. Joyeux-Prunel, 2003 : 152). Afin de renforcer la relation interculturelle France-Corée et de favoriser la fusion cultuelle et identitaire des élèves franco-coréens, le cours peut être construit à partir de cette méthode de transfert culturel.

Exemples d'autres supports supplémentaires : méthode de transfert culturel
Exemples d'autres supports supplémentaires : méthode de transfert culturel © DR‎
Exemples d'autres supports supplémentaires : Ressources multimédia
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Les démarches méthodologiques que nous avons construites et utilisées afin de les intégrer à l’École coréenne de Paris sont les suivantes :

  1. Les diverses activités, les textes dialogués, les matériaux pédagogiques multimédias et les documents authentiques (films, vidéos, reportages, etc.) stimulent les élèves, créant chez eux le goût de l’histoire.
  2. La comparaison entre l’histoire française et l’histoire coréenne motive les élèves, les aide à comprendre des notions, des lexiques, leur permettant ainsi de saisir l’évolution des deux sociétés (le flux diachronique de deux histoires) de façon parallèle. En particulier, le traitement de la même période historique dans le cours d’histoire à l’École coréenne et dans les écoles françaises favorise leur acquisition de connaissances historiques. En plus du comparatisme, la méthode de transfert culturel, peut être mis en œuvre dans l’intégration de l’histoire en CLO. De cette façon, le cours peut promouvoir l’interculturalité et le métissage franco-coréen.
  3. Le traitement des sujets sensibles, l’utilisation du registre émotif ainsi que la visite des lieux historiques constituent des moyens pédagogiques qui dynamisent l’apprentissage de l’histoire grâce à l’empathie. Ces trois modes d’enseignement permettent aux élèves de s’approprier l’histoire comme une mémoire collective et non comme une simple connaissance historique. Toutefois, une vision critique et une attitude prudente sont nécessaires vis-à-vis de ces effets d’empathie pour ne pas créer de sentiment d’hostilité envers l’Autre.

 
5. Effets et avantages attendus de l’intégration des éléments historiques dans le cours de CLO 
 
Plusieurs effets ressortent après cette expérimentation et ces observations didactiques dans l’enseignement de l’histoire en CLO :

  1. D’un point de vue purement linguistique et pratique, l’apprentissage de l’histoire développe la compétence en littératie (compréhension/production écrite) des apprenants dans la langue cible, grâce à la lecture du texte et/ou à la rédaction.
  2. L’intégration de l’histoire en classe de langue peut également promouvoir les objectifs que la didactique de cette discipline cherche à accomplir. Il s’agit de l’esprit critique et de la compétence argumentative à travers des débats organisés en classe.
  3. L’histoire rejoint l’enseignement de la culture et de la civilisation, conduit les apprenants d’une langue à saisir les mœurs, les représentations, les pensées, la mémoire partagée par les locuteurs de cette langue. Elle offre aux apprenants l’occasion de rencontrer l’Autre, de reconnaître ses différences et de réagir. C’est ainsi que l’intégration de l’histoire rejoint l’éducation interculturelle et l’altérité que l’enseignement de la langue vise à atteindre aujourd’hui.  

En définitive, l’histoire, dans une classe de coréen langue d’héritage, est, certes, un outil d’apprentissage de la langue et de la culture coréennes, mais pas seulement. Ce cours, en adoptant l’approche interculturelle, plurielle, ou de transfert culturel, peut également devenir un médiateur entre le passé et le présent, la Corée et la France. De cette manière, l’enseignement de l’histoire du pays d’origine est le fil conducteur qui mène les élèves vers une fusion identitaire harmonieuse, une cohésion entre deux contextes culturels.
 
6. Limites et difficultés 
 
Malgré ces effets positifs de l’intégration de l’histoire en CLO, il est encore difficile de mettre en œuvre cet enseignement dans la plupart des Écoles coréennes. Les contraintes sont nombreuses.
 
D’abord, le décalage entre la compétence linguistique des élèves en coréen et le niveau du manuel constitue l'un des plus grands obstacles auxquels les enseignants de l’École coréenne sont confrontés. La difficulté de compréhension du lexique historique peut facilement susciter la démotivation des élèves pour l’apprentissage de l’Histoire coréenne. La deuxième difficulté concerne la gestion du temps. Il est difficile d’organiser le cours d’Histoire et le cours de langue en parallèle, car l’École coréenne prévoit seulement trois, voire quatre heures par semaine. À cela, s'ajoutent les obstacles relatifs à la contextualisation des manuels et les supports pédagogiques.
 
Bien que les manuels exposés plus haut tendent à s’adapter au contexte des élèves en s’appuyant sur l’approche interculturelle et communicative / actionnelle, ils comportent certaines dissonances, et surtout, ils présentent des limites méthodologiques dans leur manière d’aborder la diversité culturelle et identitaire des CRE. 
 
7. Propositions d’amélioration 
 
Afin de surmonter ces défis, on peut considérer plusieurs approches.

  • Les efforts externes : 1. Soutien du gouvernement sud-coréen pour le développement de l’enseignement du coréen, tel que la création de manuels et de supports pédagogiques, l’élaboration de ressources multimédias. 2. Échanges entre les didacticiens/linguistes en Corée et en France sur les méthodes didactiques de l’enseignement de la langue et de la culture coréennes. 3. Coopération entre les spécialistes du domaine, y compris les chercheurs en France. Dans ce cadre, de nouveaux manuels de coréen peuvent être créés. 
  • Les efforts internes : 1. Réflexion épistémologique sur la notion de la culture et l’Histoire dans l’apprentissage de la langue. 2. Prise de conscience sur le manque d’éléments culturels et historiques grâce à l’analyse des manuels du CLE/CLO actuels. 3. Le contenu et l’intégration de l’Histoire en tant que dispositifs de l’éducation interculturelle et plurielle, ainsi que les activités appropriées. 4. Compréhension approfondie, attention portée sur les contextes et les caractéristiques psychologiques et cognitives des élèves, prise de conscience de leur pluralité linguistique, culturelle et identitaire qui provoque parfois une forte confrontation chez eux.  

En dépit des difficultés rencontrées ces dernières années, l’École coréenne de Paris met tout en œuvre pour offrir le meilleur enseignement aux élèves désireux d’apprendre la langue, la culture et l’Histoire de la Corée. De plus, l’intégration de l’Histoire ne concerne pas uniquement l’enseignement du CLO, elle peut aussi ouvrir et enrichir un nouveau volet culturel/interculturel de l’enseignement du coréen langue étrangère destiné aux apprenants français.
 
Jiye SEO, diplômée de Master 2 (M2) en Didactique des langues (DDL) à l’Inalco

Bibliographie
 
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CHO, T.R. 2014. « Analysis of Korean Language Curricula for Overseas Koreans from the Aspects of Heritage Language Education: Focused on the general theory ». Dans Bilingual Research, vol. 55. p. 381-407.
 
DUVERGER, J, coord. 2011. Enseignement bilingue - Le professeur de Discipline Non Linguistique : Statut, fonctions, pratiques pédagogiques. Paris : ADEB - Association pour le Développement de l’Enseignement Bi/plurilingue.
 
JIN, D-Y. 2016. « Instructional Design for Teaching Korean History and Culture as a Foreign Culture ». Dans The Education of Korean Language, 38(0), p. 223-252.
 
JOYEUX-PRUNEL, B. 2003. « Les transferts culturels : Un discours de la méthode ». Dans Hypothèses, 6. p. 149-162.
 
KOULMANN, A. 2018. « L’enseignement de l’histoire de France en Français Langue Étrangère », Dans Éducation et sociétés plurilingues. [En ligne]. p. 44-55, mis en ligne le 08 février 2019, consulté le 01 mai 2019,
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ORY, P. 1987. « L'histoire culturelle de la France contemporaine : question et questionnement ». Dans Vingtième Siècle, revue d'histoire, n°16 octobre-décembre. Dossier : L'Allemagne, le nazisme et les juifs. p. 67-82
 
PARK, K. 2008. « État des lieux et  mesures spécifiques de l’éducation coréenne pour les Coréens résidant à l’étranger à travers l’École coréenne, 한글학교를 통한 재외동포 한국 교육의 현황과 대책 ». Dans Nouveau mode de la langue coréenne / 새국어생활, vol.18, n°3. p. 23-39.
 
SPAËTH, V. 2017. « Histoire, historicités en didactique des langues », Dans Journée d'études, Paris, [En ligne] mise en ligne le décembre 2017, consulté le 18 novembre 2021,
URL : https://calenda.org/405666
 
Manuel du CLO
 
KIM, J et al. [2015] 2020. Coréen pour les Coréens résidant à l’étranger, 6-2 / 재외동포 한국어 6-2, [2015] et en 2020. Séoul : Ministère de l’Éducation nationale
 
KANG, S et al. 2012. Coréen adapté – pour les Coréens résidant dans des pays francophones (CM1 et CM2), tomes 5 / 맞춤 한국어 5 – 프랑스어권. Séoul : Ministère de l’éducation, de la science et de la technologie
 
KANG, S et al. 2012. Coréen adapté – pour les Coréens résidant dans des pays francophones (CM1 et CM2), tomes 6 / 맞춤 한국어 6 – 프랑스어권. Séoul : Ministère de l’éducation, de la science et de la technologie
 
JEONG, M. publication prévue en 2022. Compréhension et histoire de la Corée – Approfondissement / 한국의 이해와 역사 - 심화. Séoul : Institut national de l’Éducation internationale.
 
JEONG, M. 2017. Compréhension de la Corée – Initiation / 한국의 이해 -입문. Séoul : Institut national de l’Éducation internationale.

Sitographie
 
École coréenne de Paris. [En ligne]. http://ecolecoree.korean.net/ecbbs/
 
Fondation des Coréens résidant à l’étranger. Studykorean. [En ligne]. http://study.korean.net

Notes

[1] Ce travail est issu d’une recherche réalisée auprès d’une classe de collégiens franco-coréens à l’École coréenne de Paris, dans le cadre de mon M2 Didactique des langues dont sont tirées certains résultats.

[2]  Cycle 1 : cycle d'apprentissages premiers (petite, moyenne et grande sections de maternelle).
Cycle 2 : cycle des apprentissages fondamentaux (CP, CE1 et CE2).
Cycle 3 : cycle de consolidation (CM1, CM2 et sixième).
Cycle 4 : cycle des approfondissements (cinquième, quatrième et troisième).

[3] Yeongjo (1694-1776) est le vingt-et-unième roi de la dynastie Choson.

[4] Jeongjo (1752-1800) est le vingt-deuxième roi de la dynastie Choson.

[5] Yu Kwan-sun (1902-1920) est une figue symbolique du mouvement résistant du 1er mars 1919 contre la colonisation japonaise, morte des suites des tortures des Japonais. Elle est considérée comme la « Jeanne d’Arc de Corée », l’héroïne nationale qui a donné sa vie pour la patrie.