Inuktitut

La langue inuit compte aujourd’hui plus de 100.000 locuteurs, inégalement répartis sur les terres les plus septentrionales d’Amérique du Nord : Alaska, Arctique canadien et Groenland. Elle est étroitement apparentée aux langues yupik d’Alaska et de Tchoukotka, avec qui elle forme la branche orientale de la famille linguistique eskaléoute.
village enneigé au Nunavik avec quelques maisons
Village d'Inukjuak, Nunavik, 2014 © Marc-Antoine Mahieu‎

Découvrir la langue

Malgré une profonde unité, liée à la rapidité avec laquelle les ancêtres directs des Inuit (les Thuléens) se sont répandus d’ouest en est de l’Arctique américain (au 13e siècle), la langue et la culture inuit connaissent des variations régionales importantes. On peut distinguer quatre groupes de dialectes : ceux de l’Alaska (inupiaq), ceux de l’Arctique occidental canadien (inuvialuktun dans les Territoires du Nord-Ouest, inuinnaqtun à l’ouest du Nunavut), ceux de l’Arctique oriental canadien (inuktitut au Nunavut mais aussi au Nunavik dans le Grand Nord québécois), ceux enfin du Groenland (avec notamment le kalaallisut qui possède le statut de langue nationale). Sur le plan culturel, la diversité est déterminée par des facteurs d’ordre physique (latitude, cycles annuels, ressources fauniques), intellectuel (représentations, systèmes de valeurs) et historique (relations entre Inuit et contacts avec les Occidentaux). Au-delà de ces spécificités régionales, les Inuit contemporains reconnaissent former un peuple, dont le symbole le plus marquant est l’existence du Conseil Circumpolaire Inuit. Ce Conseil place au premier rang de ses préoccupations la protection du milieu arctique, la valorisation des savoirs et des savoir-faire autochtones, ainsi que la responsabilité politique. Il est un des membres permanents du Conseil de l’Arctique, qui réunit les huit pays riverains ou voisins de l’océan Arctique.

Étudier l'Inuktitut à l'Inalco

La formation en langue et culture inuit proposée à I'INALCO repose sur l’étude de l’inuktitut, qui détient un statut officiel au Nunavik (Québec arctique) et au Nunavut (territoire autonome du Canada). C’est l’inuktitut du Nunavik qui sert de référence pour l’apprentissage à l'INALCO. De tradition orale mais transcrit depuis plus d’un siècle au moyen d'un syllabaire, l'inuktitut est une langue très difficile et dépaysante pour les non-natifs.

L’enseignement, qui se déroule sur quatre années, en est assuré par Marc-Antoine Mahieu. Il inclut l’acquisition de la grammaire, la pratique des interactions orales et écrites de base, l’analyse de textes et de documents variés, la traduction à partir de l’inuktitut, ainsi qu’une ouverture sur la diversité des dialectes, leur fonctionnement et leur évolution. Les cours de culture sont assurés principalement par Guy Bordin, ethnologue. Les Inuit figurant parmi les peuples les plus étudiés par les Occidentaux, une partie importante de la formation passe par des lectures.

Les différents diplômes d’inuktitut
L’Inalco propose trois diplômes d’établissement en inuktitut, reconnus et agréés par l’État. Ils constituent un cursus de quatre années d’études, axées sur l’acquisition de connaissances et de compétences relatives à la langue et à la culture inuit de l’Arctique oriental canadien. L’inscription en "Passeport Inuktitut à distance" permet aux étudiants basés au Canada de suivre les cours par visioconférence (et de se présenter aux examens pour un total de 24 ECTS) mais ne donne lieu à aucun diplôme.

Prenez contact avec l'enseignant d'inuktitut avant de vous inscrire (en DLC ou en PASSLO). 

Grâce à un partenariat entre l'Inalco, le Programme de santé du Nord de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) et la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik (RRSSSN), les cours d'inuktitut peuvent être suivis depuis le Nunavik et les grandes villes du Canada.
 

Les formations

Diplômes de Langue et Civilisation (DLC) niveaux 1 à 3 - à distance

En savoir plus

Ce que l’inuktitut nous apprend des Inuit, Langues O' no 1 (pp. 40-42)
L’écriture syllabique de l’inuktitut, langue des Inuit de l’Arctique oriental canadien, Marc-Antoine Mahieu, Itinéraire(s) n°11 (novembre 2021)