Tibétain

Découvrir la langue

Le tibétain, enseigné au sein du Département Asie du Sud et Himalaya, appartient au groupe tibétique de la branche tibéto-birmane de la macrofamille sino-tibétaine. La zone de tibétophonie couvre un territoire d’environ 2,5 millions de km² pour 6 millions de locuteurs : le groupe des langues tibétique est parlé au Tibet et également en Inde, au Népal, au Bhoutan, au Pakistan et avec une petite zone de tibétophonie en Birmanie. D'après le linguiste Nicolas Tourndare, la famille tibétique compte cinquante langues, elles-mêmes décomposables à leur tour en deux cents dialectes environ, pour la plupart mal connus. Le tibétain enseigné à l’Inalco, comme ailleurs dans le monde, est le tibétain dit "commun" (སྤྱི་སྐད་), parlé dans la diaspora, qui fait office de lingua franca. Un partenariat avec le Bhoutan a été mis en place en 2014.

Malgré son nombre de locuteurs relativement faible, la langue tibétaine connaît un rayonnement bien au-delà de ses frontières depuis la création de son alphabet au VIIsiècle. Elle est en effet la langue sacrée et liturgique dans laquelle ont été rédigés depuis plus de treize siècles, et jusqu’à nos jours encore, des textes rituels, philosophiques, exégétiques, hagiographiques, du bouddhisme dit « tibétain ». Également appelé « bouddhisme vajrayāna », ce courant bouddhique tardif est pratiqué, outre au Tibet proprement dit, au Bhoutan, au Népal, en Inde du nord (Ladakh, Zanskar, Sikkim, Darjeeling), en Mongolie et dans plusieurs républiques de la fédération de Russie (Bouriatie et Kalmoukie, entre autres). De nombreux centres bouddhiques tibétains ont également vu le jour en Occident depuis les années 1980. La civilisation tibétaine a également développé une grande tradition de poésie classique, d’historiographie, de biographie, de médecine, de littérature épique et de théâtre chanté. La littérature contemporaine est également très vivante. En parallèle, sa population essentiellement rurale (agriculteurs et pasteurs-éleveurs) est détentrice d’une littérature orale d’une richesse encore mal connue.

La tragédie qui a frappé le Tibet dans les années 1950, avec l’annexion par la République populaire de Chine, suivie de la Révolution culturelle, a porté un coup sévère au patrimoine littéraire, architectural, médical et artistique tibétain, et provoqué l’exil en 1959 de plusieurs dizaines de milliers de Tibétains en Inde, où se sont installés le gouvernement tibétain en exil et le chef spirituel des Tibétains, le Dalaï-lama. Depuis la fin des années 2000, cet exil se poursuit en Occident. Le développement d’un intérêt fort pour la culture et la langue tibétaines a accompagné cette diaspora et donné au monde tibétain une grande visibilité internationale. La langue et la civilisation tibétaines (principalement le bouddhisme) sont désormais enseignées dans plusieurs dizaines d’universités dans le monde, alors qu’elles sont menacées sur leur territoire même, malgré une résilience culturelle et linguistique remarquable. Enfin, la langue tibétaine a su s’adapter aux technologies de l’information et de la communication, comme en témoignent l’existence d’Unicode tibétain et de très nombreux sites internet en tibétain.
 

Les formations

Pour les personnes qui travaillent, une formation de tibétain en cours du soir à l'Inalco est dispensée par le service de la formation continue. Pour tous renseignements, contactez le service de la formation continue.

Erasmus

Le tibétain et/ou la civilisation tibétaine sont enseignés dans de nombreuses universités en Europe : Londres (SOAS), Oxford, Naples, Rome, Hambourg, Bonn, Berlin, Prague, Oslo, Copenhague, Vienne, entre autres.

Universités partenaires

L'Inalco a établi un partenariat avec le CLCS (Center for Language and Cultural Studies), à Trongsa, au Bhoutan. Il est possible pour les étudiants d'effectuer un cursus, en tibétain classique, dzongkha, bouddhisme, arts bhoutanais (musique, danse).

Association étudiante

Confluences tibétaines : pour favoriser l’intégration culturelle et sociale des Tibétains récemment arrivés en France, soutenir la culture tibétaine en France et favoriser les échanges linguistiques et culturels entre Français et Tibétains.

Société savante

Les études tibétaines ont une longue histoire en France, l'enseignement du tibétain ayant démarré au milieu du XIXe siècle à l'Ecole des Jeunes des Langues, qui allait devenir les Langues O puis l'Inalco. En 2012, pour fédérer et rendre visible la recherche en tibétologie en France, la SFEMT (Société Française d'Etudes du Monde Tibétain) a été créée. Elle se donne pour mission de présenter les recherches en cours de ses membres, de proposer des conférences et d'organiser un colloque biennal. De nombreux membres de la SFEMT interviennent en licence et diplôme de tibétain (cf. ci-dessus, liste des enseignants contractuels). Chacun, dans son domaine de spécialité, partage ainsi son savoir avec les étudiants de la section Tibet de l'Inalco.