Colloque international « Les représentations paysagères dans les littératures du monde arabe et du Proche-Orient », les 15 et 16 octobre

19 octobre 2021
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Ce colloque organisé par le centre de recherche CERMOM (Inalco) et le CEAO (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3) portera sur les représentations paysagères dans les littératures du Proche-Orient et de la Méditerranée et des aires voisines du monde arabe (civilisation hébraïque, persane et turque), d'époque médiévale et moderne.
Détail des faïences du Palais de Topkapi à Istanbul
Détail des faïences du Palais de Topkapi à Istanbul © Gianluca Saitta‎
Contenu central

Colloque international organisé conjointement par le Centre d'Etudes et de Recherche Moyen-Orient, Méditerranée-CERMOM (Inalco) et le Centre des Études arabes et orientales-CEAO (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3).

Manifestation scientifique financée par le Conseil Scientifique de l’Inalco

Vendredi 15 octobre 2021 - 09:00 et samedi 16 octobre 2021 - 17:00 - Auditorium du PLC
Inalco – Pôle des Langues et Civilisations – 65 rue des Grands Moulins – 75013 Paris
Attention : les inscriptions pour assiter à cette manifestation scientifique sont closes.

Organisateurs :
Gianluca Saitta (CERMOM, Inalco)
Brigitte Foulon (CEAO, Sorbonne Nouvelle - Paris 3)
Luc Deheuvels (CERMOM, Inalco)

Contact : gianluca.saitta@inalco.fr 

Les représentations paysagères dans les littératures du monde arabe et du Proche-Orient

Nous assistons aujourd’hui à une forte évolution dans la recherche sur les représentations paysagères dans les littératures du Proche-Orient et de la Méditerranée. À la moitié des années 90, Augustin Berque énonçait que pour qu’une civilisation soit dite paysagère il est nécessaire qu’elle regroupe quatre critères : des représentations linguistiques, c’est-à-dire un ou des mots pour dire « paysage » ; des représentations littéraires, orales ou écrites, chantant ou décrivant les beautés du paysage ; des représentations picturales, ayant pour thème le paysage ; des représentations jardinières, traduisant une appréciation proprement esthétique de la nature1. En fonction de cette définition, le philosophe Alain Roger classait la civilisation arabo-musulmane parmi les civilisations « proto-paysagères »2, c’est-à-dire réunissant seulement certains de ces critères par opposition aux civilisations « paysagères » à part entière (les seules à réunir ces quatre critères comme la Chine ou l’Europe après la Renaissance) ou encore à celles « non-paysagères ». Cette définition est en train d’être réévaluée pour le domaine arabo-musulman dont l’étude des représentations paysagères surtout en littérature est restée bien trop négligée jusqu’à présent. Des études récentes se sont largement consacrées à l’analyse de descriptions paysagères complexes et développées, surtout en littérature classique, présentant une nature pluri-sensorielle où plusieurs axes descriptifs sont réunis. Dans cette littérature les éléments constitutifs du paysage se retrouvent ordonnés dans une organisation cohérente qui tient compte de l’axe vertical (végétations arbustives, branches, eaux du ciel etc.) et l’axe horizontal (floraison, parure de la surface terrestre, sources d’eaux etc.), mais aussi de différents sens sollicités : la vue, l’odorat et l’ouïe.

Ces représentations sont le résultat d’une relation profonde entre deux strates, celle de la poésie préislamique (phénomènes atmosphériques, observation des astres, et, plus généralement, du ciel) et celle de l’imaginaire religieux du Coran, à travers un renvoi permanent aux traits du paysage idéalisé du Paradis musulman. Mais très souvent, une troisième strate, réelle et ancrée dans la géographie locale (andalouse, yéménite etc.) se combine et s’entremêle avec les autres. Ces recherches montrent en outre que des images et certains thèmes descriptifs se sont figés au fil des siècles, ce qui explique la pérennité de certaines représentations paysagères dans des zones géographiques éloignées du monde arabo-musulman et du Proche-Orient.
 
Aujourd’hui de nombreux questionnements s’offrent aux chercheurs en littérature dans le domaine du paysage, par exemple l’interaction entre paysage réel et/ou idéalisé, la place accordée à la subjectivité et aux sentiments dans la relation homme-paysage ou encore la portée symbolique accordée à la nature dans ces représentations paysagères. Par ailleurs, si quelques études ont été menées en littérature classique ou postclassique, il serait intéressant de voir comment ces thématiques ont évolué et ont été exploitées dans la littérature arabe moderne et contemporaine.

Ce colloque a pour objectif de réunir des chercheurs en littérature arabe mais également en littérature berbère, hébraïque, persane et turque d’époque médiévale et moderne autour de questionnements portant sur les représentations paysagères et de la nature en littérature.

Trois thématiques principales seront abordées :

  • l’interaction entre paysage réel et/ou idéalisé,
  • la place accordée à la subjectivité et aux sentiments dans la relation homme-paysage, 
  • la portée symbolique accordée à la nature dans les représentations paysagères.

Affiche_Colloque international : "Les représentations paysagères dans les littératures du monde arabe et du Proche-Orient"_15 et 16-10-2021 (539.43 Ko, .pdf)

Programme_Colloque international : "Les représentations paysagères dans les littératures du monde arabe et du Proche-Orient"_15 et 16-10-2021 (466.93 Ko, .pdf)