Colloque International – Ville [polis] B – "Destructions, constructions, déconstructions d’une ville : Thessalonique"
Peu de temps après, désespéré, je quittai de nouveau
cette ville où la détresse jaillit comme de la myrrhe.
Yorgos Ioannou, Le Sarcophage
Ayant comme point de départ l’incendie du 1917 qui a ravagé Thessalonique (destruction) et les projets de redessiner son centre-ville (construction), nous nous pencherons sur les relations de la ville avec son passé/ses passés multiples, son présent et son avenir (dé/construction).
Si le lieu/ville n’est pas indifférent à la chose qui l’occupe ou plutôt le remplit, l’acte d’habiter constitue le lien humain le plus fort entre la date et le lieu ; les lieux habités sont par excellence mémorables, la mémoire déclarative se plaît à les évoquer et à les raconter, tant le souvenir leur est attaché.
Thessalonique avec son héritage romain, byzantin, ottoman et juif et sa position géographique stratégique dans l’espace du sud-est européen, se trouve à l’épicentre du devenir politique et social d’un monde en mutation non pas uniquement en Grèce mais aussi pour les Balkans.
Les guerres balkaniques et la Grande guerre ; son intégration à l’état grec, l’incendie de 1917, le départ des populations turques et l’arrivée des réfugiés grecs ; les mouvements sociaux dans les années 1930, l’anéantissement de la communauté juive mais aussi l’assassinat de Lambrakis, les tremblements de terre de 1978, l’arrivée massive des immigrés de l’ex-bloc soviétique après 1990 et des réfugiés du moyen orient et de l’Afrique après les années 2000 font de cette ville un terrain de réflexion très riche.
Comment les arts visuels, les arts plastiques, les écritures urbaines et l'architecture ont laissé leur marque à Thessalonique, façonnant son espace urbain ? Quels sont ses rapports avec le cinéma ? Dans quelle mesure ces disciplines expriment-elles une politique ou un pouvoir ? Comment modèlent-elles l'identité et la mémoire collective de la ville ?
Quelle est la place de la mémoire dans une ville en constante évolution comme Thessalonique ? Comment le passé, en particulier l’incendie dévastateur de 1917, continue-t-il d’influencer son présent et son image dans l’avenir ?
Comment la ville s’infiltre-t-elle dans le texte, et inversement comment le texte s’approprie-t-il l’espace urbain ? La ville se transforme-t-elle en une représentation intégrale dans les œuvres littéraires, devenant ainsi un symbole marquant qui transcende sa réalité ? Quelles sont les relations entre les auteurs, leurs personnages et la ville ? À quel point l’identité de Thessalonique se confond-elle avec celle de ses habitants fictifs et réels ? Comment le moi du personnage littéraire et l’identité de la ville s’entremêlent et se reflètent ?
Nous essaierons de comprendre, à travers l’exemple de Thessalonique, comment la cité se reflète dans son histoire et comment elle fait (et défait) son histoire pour affirmer son identité surtout si nous acceptons que le passé dépend - ne serait-ce que partiellement - du présent et que toute histoire est bien contemporaine dans la mesure où le passé est saisi par le présent et répond à ses intérêts.
Sujets de réflexion proposés :
- La ville dans les arts et l’architecture
- Dystopie et écritures urbaines (graffitis, tags, etc.)
- La voix de la ville : témoignages écrits/oraux, projets d’histoire orale, institutions académiques, éditeurs, éditions, publications
- La ville et la littérature : narratives urbaines et mémoires spatiales, dynamiques sociales et représentations des classes dans la littérature urbaine
- La mémoire dans la transformation urbaine, espaces de mémoire et de commémoration
- La ville à travers les époques : continuité et rupture
- Identités, appartenances, aliénations - migrations, exils, transitions
Dates du colloque : Jeudi 21 et vendredi 22 novembre 2024
Lieu du colloque : Inalco – Paris
Langues de travail : français et grec
Date limite d’envoie des propositions : 30 juin 2024 (avec titre, résumé 500 mots, mots clefs, organisme et laboratoire de rattachement)
Pour participer au colloque, veuillez envoyer vos propositions à l’adresse : colloquevilles.thessalonique@gmail.com en mettant en copie georges.kostakiotis@inalco.fr et marthatv@lit.auth.gr
Comité scientifique
- Meropi ANASTASSIADOU (CERMOM, Inalco)
- Etienne BOISSERIE (CREE, Inalco)
- Andreas GUIDI (CREE, Inalco)
- Georges KOSTAKIOTIS (CREE, Inalco)
- Stéphane SAWAS (CERLOM, Inalco)
- Alkistis SOFOU (Sorbonne Université)
- Sophie VASSILAKI (Sedyl, Inalco)
- Martha VASSILIADI (Université Aristote de Thessalonique)
- Maria Zerva (Université de Strasbourg)
Organisation
- Georges Kostakiotis (CREE, Inalco)
Avec la collaboration de :
- Martha Vassiliadi (Université Aristote de Thessalonique)
- Areti Kondylidou (Ministère grec de la Culture)