Cérémonie des prix de thèse du GIS Études africaines 2025

Mettre à l’honneur l’excellence de la jeune recherche en France
Depuis 2022, le GIS Études africaines en France du CNRS décerne chaque année un prix de thèse destiné à récompenser de jeunes chercheurs et chercheuses dont les travaux se distinguent par leur rigueur et leur apport scientifique.
Chaque lauréat bénéficie d’une dotation de 2 500 €, accompagnée d’un soutien à la publication de sa recherche chez ENS Éditions, afin d’en favoriser la diffusion auprès d’un large public, scientifique et non spécialiste.
Des lauréats qui font voyager sur leur terrain
La cérémonie s’est ouverte par un mot d’accueil de Philippe Advani, président de la Fondation Inalco, qui a salué le parcours et les travaux des lauréats. Il a ensuite laissé la parole à Hervé Pennec et Stéphanie Lima, directeur et sous-directrice du GIS Études africaines en France, qui ont rappelé l’importance de cette distinction et le rôle essentiel des jeunes chercheurs dans le champ des sciences humaines et sociales.
Chaque lauréat a ensuite présenté ses recherches :
Mathilde TARIF — État, capital, identité. Désaccumulation et contraintes internationales en République centrafricaine (1960-2020), sous la direction de Gilles Dorronsoro (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CESSP) et Florence Brisset-Foucault (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IMAF – Aubervilliers).
Fondée sur un travail d’archives et neuf mois d’enquête en République centrafricaine, cette thèse interroge les difficultés de consolidation de l’État postcolonial, entre dépendance au capital privé et contraintes internationales.
Corten PÉREZ-HOUIS — La ville dans le moule. Mise en ordre et résistances des filières de brique rouge dans la production du Grand Caire (Égypte) et du Grand Khartoum, sous la direction de Éric Denis (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Géographie-Cités) et Alice Franck (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – PRODIG).
À travers une analyse de la production de la brique rouge, matériau emblématique des deux capitales, cette thèse explore les paradoxes de l’urbanisation et les tensions entre développement, résistance et recomposition urbaine.

Massinissa GARAOUN — Amazigh et arabe dans le massif des Babors (Kabylie orientale, Algérie) : contribution à la typologie des contacts linguistiques, sous la direction de Amina Mettouchi (EPHE – LLACAN) et Martine Vanhove (CNRS, LLACAN).
Cette recherche examine les dynamiques de contact entre l’arabe jijélien et la tasahlit dans le massif des Babors, et met en lumière les formes de bilinguisme et les relations sociolinguistiques entre communautés locutrices.
Une soirée d’échanges et de convivialité
Illustrées par des photographies de terrain, les présentations ont captivé le public par leur clarté, leur engagement et leur profondeur humaine. Les lauréats ont évoqué les défis rencontrés sur le terrain – parfois dans des contextes politiques sensibles – et exprimé leur gratitude envers leurs proches et leurs encadrants.
Marion Bourgain, sous-directrice de l’Afrique occidentale au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, a conclu la cérémonie de remise des prix en établissant un lien entre recherche et diplomatie. Elle est revenue sur son propre parcours, marqué par une expérience dans la recherche, et a de nouveau souligné l’importance de mettre en lumière les terrains d’étude relatifs à l’Afrique et à sa diaspora.
La soirée s’est poursuivie par un cocktail au salon Borel, propice aux échanges entre chercheurs, enseignants, familles et amis. Pour l’occasion, Massinissa Garaoun avait préparé une spécialité culinaire des Babors, prolongement convivial et savoureux de son immersion de recherche.
La Fondation Inalco félicite les lauréats pour la qualité et la richesse de leurs travaux, qui contribuent à faire avancer la connaissance des sociétés et cultures africaines. La Fondation Inalco est fière de s’associer à cette reconnaissance de l’excellence de la recherche en sciences humaines et sociales.

