Communiqué de la Présidence - Situation au Proche-Orient
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Alors que la France et plusieurs autres États ont reconnu l’État de Palestine et appellent d’une même voix à une résolution urgente du conflit au Proche-Orient, nous nous associons aux nombreuses voix qui s’élèvent pour condamner l’intensification des opérations militaires menées par l’armée israélienne dans la bande de Gaza et pour appeler à l’arrêt des combats ainsi qu’à la libération des otages détenus par le Hamas. Nous réaffirmons notre profonde compassion à l’égard de l’ensemble des victimes de ce conflit. Dans ce contexte, qui a aussi vu la destruction quasi-totale des institutions universitaires et de recherche de Gaza, nous demandons à nos autorités d’aider les établissements d’enseignement supérieur à assumer pleinement leur mission de solidarité internationale.
L’Inalco, s’inscrivant dans sa longue tradition d'accueil d'enseignants et étudiants fuyant des conflits armés, a proposé l’admission de plusieurs étudiants originaires de la bande de Gaza et est en contact avec des enseignants-chercheurs souhaitant également poursuivre l’exercice de leur métier dans notre pays. Pourtant, nous ne sommes pas aujourd’hui en capacité de concrétiser cet engagement du fait de la suspension des évacuations. Par ailleurs, les moyens pour les accueillir et encadrer leur insertion dans le système académique français ne sont pas à la hauteur des enjeux et des messages de solidarité exprimés au niveau politique.
Nous réitérons donc l’appel que nous faisions déjà en juin 2024 auprès de nos autorités et tutelles, par l’intermédiaire de notre conseil d’administration :
- nous demandons que les moyens du programme PAUSE d’accueil des enseignants et chercheurs en exil soient augmentés et que les autorités nationales facilitent l’octroi de visas afin de permettre à nos collègues victimes de la guerre une sortie du territoire rapide et une intégration la plus sereine possible dans leurs universités d’accueil ;
- nous appelons à la mise en œuvre d’un programme national d’accueil et d’insertion des étudiants, permettant d’assurer un suivi psychologique et humain, qui tienne pleinement compte de leur parcours traumatique.
Les violences terribles auxquelles nous assistons depuis le début de ce conflit, et le sentiment d’impuissance que nous ressentons, ne doivent pas nous éloigner de ce qui est au cœur de notre mission : l’analyse des régions que nous étudions, de leur contexte, de leur histoire, en privilégiant une approche scientifique indépendante de toute pression et instrumentalisation extérieures.
Fidèles à nos principes fondamentaux et conscients des tensions qui se manifestent au sein d'autres établissements d'enseignement supérieur, nous tenons à réaffirmer solennellement que la gravité de la situation au Proche-Orient ne saurait légitimer quelque forme d'assignation identitaire, de stigmatisation ou de discrimination fondée sur une appartenance communautaire, religieuse ou sur des opinions réelles ou supposées. Nous demeurons fermement attachés à cette position, qui constitue le seul rempart efficace contre toute escalade de violence, d'intolérance et d'obscurantisme. En conséquence, nous ne tolérerons aucune manifestation de racisme, d'antisémitisme ou de discrimination à l'égard de quelque communauté que ce soit au sein de notre établissement.
Nous tenons enfin à saluer tout particulièrement l’engagement des collègues et des étudiants qui œuvrent pour permettre à l’Inalco de rester un lieu d’accueil, de réflexion intelligente, de décloisonnement et de compréhension mutuelle.