« Tokyo, ces jours-ci » (tome 1) de Taiyô Matsumoto remporte le Prix étudiant Inalco pour le manga

5 juin 2025
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Les lauréats de la 8ᵉ édition du Prix Émile Guimet de littérature asiatique ont été dévoilés le mercredi 4 juin lors d'une cérémonie organisée au musée Guimet. Célébrant la richesse des littératures asiatiques traduites en français, le Prix Émile Guimet a distingué cette année des œuvres explorant les violences politiques, les drames intimes et les trajectoires artistiques hors normes. Nouveauté 2025, le prix étudiant Inalco pour le manga a été attribué au premier tome du manga « Tokyo, ces jours-ci » de Taiyô Matsumoto (éditions Kana) par un jury de cinq étudiants du département d'études japonaises.
Adrien Carol, membre du jury étudiant Inalco, aux côtés de Laure Adler, présidente du jury du 8e Prix Emile Guimet de littérature asiatique et de Christel Hoolans, directrice générale des éditions Kana
De gauche à droite : Laure Adler, présidente du jury ; Adrien Carol, membre du jury étudiant Inalco ; Christel Hoolans, directrice générale des éditions Kana. En arrière-plan : une illustration de remerciement envoyée par le mangaka aux éditions Kana. © Thibaut Chapotot ‎
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Yannick Lintz, présidente du musée Guimet, inaugure l'événement Laure Adler, présidente du jury, annonce le lauréat du Prix étudiant Inalco pour le manga Discours de Delphine Allès, vice-présidente de l'Inalco
‎Yannick Lintz, présidente du musée Guimet, inaugure l'événement © Thibaut Chapotot / Laure Adler, présidente du jury, annonce le lauréat du Prix étudiant Inalco pour le manga © Thibaut Chapotot / Discours de Delphine Allès, vice-présidente de l'Inalco © Thibaut Chapotot‎

Le Prix Emile Guimet de littérature asiatique

Initié en 2017 par le musée Guimet, le Prix Émile Guimet de littérature asiatique vise à promouvoir les œuvres d’auteurs asiatiques récemment traduites et éditées en France. Depuis 2024, il comprend deux catégories, roman et bande dessinée, et s’enrichit cette année d’un prix étudiant dédié au manga, en collaboration avec l'Inalco.

Une nouveauté : la catégorie manga

En écho à la grande exposition qu’il consacrera aux mangas à partir de novembre 2025, le musée Guimet s’est associé à l’Inalco pour créer le Prix étudiant Inalco pour le manga. Il distingue une voix et un regard constituant un apport significatif à la bande dessinée japonaise. Ce prix souhaite contribuer activement à la promotion du manga d'auteur et à faire découvrir ce vaste univers en France.

Son jury est constitué de cinq membres, étudiants et étudiantes de l’Inalco inscrits au département d'études japonaises.

Palmarès de la 8e édition 

🏆 Prix du roman : « Les Sept Lunes de Maali Almeida » de Shehan Karunatilaka, traduit de l'anglais par Xavier Gros (éditions Calmann Lévy).
🏆 Prix de la bande dessinée : « Hana » de Lee Dong-Eun et Jeong Yi-Yong, traduit du coréen par Lee Young-Joo et Loïc Gendry (éditions çà et là).
🏆 Prix étudiant Inalco pour le manga : « Tokyo, ces jours-ci », tome 1 de Taiyô Matsumoto, traduit du japonais par Thibaud Desbief (éditions Kana).

Les membres du jury étudiant Inalco 2025 : Adrien Carol, Grégoire Savajols, Rym Bourki, Zoé Dupré et Rika Akiyama
Les membres du jury étudiant Inalco 2025 : Adrien Carol, Grégoire Savajols, Rym Bourki, Zoé Dupré et Rika Akiyama © Thibaut Chapotot‎

« Tokyo, ces jours-ci » récompensé par le Prix étudiant Inalco pour le manga

Parmi les 8 mangas sélectionnés, les étudiants ont choisi de récompenser « Tokyo, ces jours-ci », tome 1 de Taiyô Matsumoto, traduit du japonais par Thibaud Desbief et publié aux éditions Kana.

Dans cette série en trois volumes, Taiyô Matsumoto raconte l'itinéraire de Shiozawa, un ancien éditeur de mangas ayant quitté sa maison d'édition après trois décennies de service. Celui-ci entreprend de revisiter son passé en retrouvant les auteurs avec lesquels il a collaboré. À travers un récit introspectif au style singulier, Matsumoto explore les rapports complexes entre solitude et création artistique.

« Tokyo, ces jours-ci », de Taiyô Matsumoto est un manga au style graphique brut mais très soigné qui nous plonge dans la vie quotidienne d'un éditeur de mangas. L'auteur nous fait découvrir l'envers de ce milieu et sa face sombre. Les personnages, artistes et éditeurs confirmés, nous touchent par leurs remises en question et leurs difficultés personnelles mais se retrouvent tous autour de leur passion commune : le manga.

Le trait d'une dureté apparente révèle une sensibilité dans le détail, et accompagne à merveille ce récit introspectif et intimiste. « Tokyo, ces jours-ci », c'est une histoire touchante traitant de l'envers d'un domaine de passion et de travail acharné.

Laudatio du jury étudiant Inalco

Les cinq membres du jury ont également souhaité attribuer un « coup de cœur » au tome 6 du manga « Le vendeur du magasin de vélos » d'Arare Matsumishi (éditions Le lézard noir).

Planches du tome 1 de "Tokyo, ces jours-ci"
Planches du tome 1 de "Tokyo, ces jours-ci" © 2021 Taiyo MATSUMOTO / SHOGAKUKAN‎

Des étudiants passeurs de culture

Lors de la cérémonie, Delphine Allès, vice-présidente de l’Inalco, a exprimé sa gratitude envers le musée Guimet pour cette collaboration valorisant les compétences critiques et culturelles acquises par les étudiants à l'Inalco. Elle a souligné l’importance du manga comme porte d’entrée vers les études japonaises, tout en rappelant le rôle historique de l’établissement dans l’enseignement du japonais en France, et la manière dont il accompagne cette passion vers de nombreux débouchés (traduction littéraire, animation, médiation culturelle...).

Delphine Allès a également félicité l'auteur primé, Taiyô Matsumoto, et le traducteur, Thibaud Desbief, un diplômé de l’Inalco. Elle a rendu hommage au travail remarquable de ce dernier, en mentionnant la complexité de la traduction du manga, qui exige de préserver l’oralité et les références culturelles sans altérer le sens.

L’établissement est fier de cette initiative, qui reflète sa mission de former des acteurs des échanges culturels et littéraires de demain.