Les Doctoriales de l’Europe médiane, de l’espace russe et (post-)soviétique (DEMEPS 2025) - Penser la justice

Le Centre de Recherche Europes-Eurasie-CREE (Inalco) a l’honneur de vous inviter aux Doctoriales de l’Europe médiane, de l’espace russe et (post-)soviétique (DEMEPS 2025) : "Penser la justice".
Statue en marbre blanc d'une dame avec une couronne
Justitia in the Superior Courts Building in Budapest, Hungary © Duke83 / Wikimedia Commons‎

Les Doctoriales de l’Europe médiane, de l’espace russe et (post-)soviétique (DEMEPS)

Elles ont pour objectif de créer un lieu régulier de dialogue commun à l’ensemble des chercheur·es, enseignant·es-chercheur·es, doctorant·es et post-doctorant·es travaillant sur un large espace couvrant l’Europe médiane, la Russie et l’Asie centrale, et, plus largement, l’ensemble des régions et États post-soviétiques, tous champs disciplinaires et périodes confondus.
Dans ce but, des chercheur·es et enseignant·es-chercheur·es et directeur·rices des principales unités de recherche travaillant sur ces régions ou exerçant des responsabilités dans le cadre des deux GDR CNRS, « Connaissance de l’Europe médiane » et « Empire russe, URSS, États ex-soviétiques » (GDR Est) se sont associé·es pour fournir un cadre de travail régulier dont ces Doctoriales 2025 seront le troisième rendez-vous, après la première édition qui s’est tenue en juin 2021.
Celles-ci s’adressent aux doctorant·es à partir de la deuxième année (soit une 1ère inscription au plus tard le 1er septembre 2024) et aux jeunes docteur·es ayant soutenu leur thèse après le 1er janvier 2022. Les doctorant·es inscrits en 1re année de doctorat au cours de l’année universitaire 2024-2025 sont les bienvenu·es pour participer à ces échanges.

Argumentaire de la manifestation scientifique

Le 23 février 2025, des milliers de personnes se sont rassemblées place de la République à Paris afin de commémorer le troisième anniversaire du début de l’invasion russe à grande échelle en Ukraine, en 2022. Parmi les manifestant·es, Dmytro Atamanyuk, responsable associatif ukrainien, a déclaré aux journalistes présents : « Il y a moins d’informations sur l’Ukraine qui circulent dans les médias. C’est précisément sur cela que compte Vladimir Poutine avec sa guerre totale. [...] l’Ukraine a certes besoin de paix, mais d’une paix juste et durable » (Nirhy-Lanto, 2025). L’idée de « justice » dans la construction de la paix à laquelle fait référence M. Atamanyuk trouve un écho dans les déclarations de plusieurs haut·es responsables européen·nes. Qu’il s’agisse du président ukrainien Volodymyr Zelensky, du président français Emmanuel Macron (Teillard, 2025) ou encore de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (von der Leyen, 2025), le concept de « justice » s’inscrit désormais dans le cadre discursif diplomatique face à la perspective d’éventuelles négociations avec la Russie, dans un contexte de pressions exercées par la nouvelle administration américaine.Cette notion est toutefois également mobilisée par le Kremlin, qui cherche à se poser en acteur de justice, en réinterprétant à son avantage les termes du débat (Kalinine, 2025). Ce brouillage sémantique, alimenté par la rhétorique propagandiste russe, rend d’autant plus complexe la conceptualisation d’une paix véritablement juste.
Loin d’être un concept uniforme, la notion de justice se décline en une pluralité de significations, ouvrant ainsi de nombreux champs d’investigation. Sa définition usuelle même pose d’emblée les bases d’une réflexion élargie et favorise l’émergence de multiples questionnements connexes. En effet, selon le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL), la justice se définit à la fois :

  1. Comme le « principe par lequel on reconnaît ce qui est juste et conforme au droit ; exigence morale qui fait que l'on rend à chacun ce qui lui appartient, que l'on respecte les droits d'autrui ».
  2. Comme « l’action de reconnaître le bon droit de quelqu’un, de lui accorder ce qu’il est juste qu'il obtienne ; caractère de ce qui est conforme au droit, à l'équité ».
  3. Comme « le pouvoir de faire droit à chacun, de récompenser et de punir ; exercice de ce pouvoir ».
  4. Comme « l’autorité judiciaire, l’institution comprenant l’ensemble des tribunaux, des magistrats et des officiers, qui est chargée d’administrer la justice ».
  5. Et comme « la figure allégorique, généralement une femme aux yeux bandés, par laquelle on représente la justice ». (CNRTL, 2012)

Parmi la pluralité de voies qu’ouvre la notion de justice, ces Demeps en privilégieront deux : l’une centrée sur la justice en temps de guerre, envisagée dans son acception régalienne, à partir du contexte de l’agression russe contre l’Ukraine ; l’autre explorant les rapports entre justice et art, où la création devient un lieu d’interrogation et de représentation du juste.

Programme de la manifestation scientifique

Jeudi 13 novembre 2025

Inalco - Maison de la Recherche (2, rue de Lille - Paris 7e) - Auditorium Dumézil

- 13h30-13h45 : Mot de bienvenu : Mathilde Garnier et Denis Lakine (Inalco, CREE)

- 13h45-15h15 : Panel 1 : La justice en temps de guerre - Ukraine - Russie

Modération : Léa Xailly (Inalco, CREE)

  • Jean-Baptiste Godon (Sorbonne Université/CNRS, Eur’Orbem) : Les mécanismes juridictionnels ad hoc du Conseil de l’Europe : le Tribunal spécial pour le crime d’agression contre l’Ukraine  et le Registre des dommages pour l’Ukraine

  • Samantha Marro-Bernadou (Institut de recherche Montesquieu) : Le droit international comme outil pour servir la justice pendant la guerre ? L’exemple de l’Ukraine

  • Arnold Khachaturov (EHESS, CERCEC) : Justice par les données : la quantification des pertes militaires russes dans la guerre en Ukraine

- 15h15-16h15 : Panel 2 : L’art et la justice

Modération : Sylvia Chassaing (Inalco, CREE)

  • Liudmila Oshchepkova (indépendante) : Les hymnes nationaux russes comme instrument de la politique de la mémoire : analyse linguistique des images et des sens

  • Kateryna Tarasiuk (Université de Strasbourg, GEO) : Le journal de guerre de Victoria Amelina : de la justice représentée à la justice incarnée 

- 16h15-16h30 : Mot de la fin : Mathilde Garnier et Denis Lakine (Inalco, CREE)  ; verre des Doctoriales

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